Agriculteurs et éleveurs de Sédhiou vers un possible compromis

Des présidents de collectifs de chefs de village, des agriculteurs, éleveurs, groupements d’intérêt économique (Gie), chefs de services techniques et administratifs étaient ce samedi autour d’une table à Sédhiou. A l’occasion de cette mobilisation sociale, ils ont posé le débat pour prévenir les conflits liés à la divagation des animaux, au vol de bétail et à la coupe abusive de bois dans la partie  nord est du département.

Même si l’objectif de la rencontre, présidée par le sous-préfet de l’arrondissement de Diendé, n’était pas de proposer des solutions miracles, les participants ont échangé sur les voies de salut. Lorsque chacun des 17 inscrits a vidé sa colère, sa frustration et son découragement face à l’ampleur du problème qui jusque-là ne trouve pas de solution, le préfet, Cheikh Oumar Tidiane Kamara leur a dit : « Négociez, dialoguez, réglez les conflits à l’amiable au lieu de glisser vers le contentieux qui peut déchirer le tissu social ».

Cette journée de lancement des activités de la 4ème année du partenariat fécond entre l’association «Le Gabou» qui œuvre pour le développement et le retour définitif de la paix en Casamance, et American Jewish world Service (Ajws), a permis aux acteurs d’aborder toutes les autres questions sensibles qui menacent la paix sociale. C’est ainsi que les questions liées aux abattages clandestins qui favorisent le vol de bétail, à l’absence de tracés pour son parcours, aux rares points d’eau en saison sèche, au défrichage des zones de pâturage, ont été soulevées.

C’est justement pour apporter une solution à ces multiples interrogations, que des agriculteurs et éleveurs que l’association «Le Gabou» et Ajws envisagent des causeries, des panels, des thés débats, des plaidoyers dans la quasi-totalité des villages de l’arrondissement pour sensibiliser et conscientiser. Moussa Dramé, le président du «Gabou», parle ainsi d’une approche novatrice pour amener les populations à construire ensemble un édifice de paix et de justice.

En attendant ces actions sur le terrain, l’autorité préfectorale invite les éleveurs à faire garder le bétail par des adultes, et les agriculteurs à clôturer les surfaces cultivées. Il a également demandé aux maires des cinq communes de son arrondissement d’aider à la réalisation de puits pastoraux pour éviter que le bétail, à la recherche de points d’eau, dévaste les champs sur son parcours.