Au lendemain des sanctions prises par les autorités maliennes, contre les responsables du drame de Koulikoro, la famille de la défunte Fatou Seck Gningue, décédée avec cinq élèves officiers, au cours d'une manoeuvre militaire au Mali a réagi. Et c'est pour dire que même si ces sanctions sont à saluer, cela représente peu, par rapport à celle qu'ils ont perdue.
Parcelles assainies unité 1. Ici dès que vous demandez après la famille de Fatou Seck Gningue, du nom de cette fille pensionnaire de l’École militaire interarmes de Koulikoro (Émia), décédée au Mali avec ses cinq frères d'armes, au cours d’une manœuvre militaire, on vous l'indique volontiers. «C'est la maison jaune qui est presque à l'angle», nous lance une dame. À la villa 312, une maison à étage, c'est le calme plat. Dans la cour du rez-de-chaussée, des dames s'affairent autour d'une grande marmite, sans doute, le déjeuner pour la famille et les connaissances qui défilent encore, pour présenter leurs condoléances à la famille éplorée. La famille de la victime se trouvant au premier étage, nous prenons les escaliers pour la rejoindre. Ici c'est le calme plat. Quelques dames sont affalées sur une grande natte étalée sur la véranda, à côté un homme (le maître coranique de la défunte) tient un journal, et également la soeur de la victime. C'est elle, d'ailleurs, qui nous accueille.
Seulement dès que nous lui faisons part des motifs de notre visite, elle se rétracte. « Mon père et ma mère se reposent et moi je ne peux parler », nous lance Juliette Gningue, qui après notre insistance, se résout finalement à prononcer quelques mots. « On a eu vent des sanctions prises par les autorités maliennes, bien avant que la presse en parle » lance la dame, qui a du moins de forts traits de ressemblance avec la victime. Estimant que le Président Malien Amadou Toumani Touré a fait son devoir en prenant des sanctions à l'encontre des coupables de ce drame, la dame a néanmoins minimisé les faits. «Ce n'est rien par rapport à celle qu'on a perdue», a-t-elle martelé avant de répéter avec un air de dépit «c'est peu par rapport à l'acte qu'ils ont commis».
Évoquant le destin, Juliette Gningue, qui pleure encore sa soeur, lance : «nous croyons en Dieu et tôt ou tard tout sera éclairci». Et à la question de savoir si le gouvernement du Sénégal a réagi, Juliette Gningue soutient : «nous attendons que le gouvernement du Sénégal en fasse autant car elle était partie pour défendre les couleurs du Sénégal». Évitant d'aborder le sujet portant sur une éventuelle indemnisation, la jeune femme se limite à dire que «de toutes les façons, rien ne peut la faire revenir».
Son maître coranique témoigne : «Elle était très pieuse»
Âgée de 22 ans, Fatou Seck Gningue, qui avait réussi haut la main le très sélectif concours des grandes écoles militaires, avant d'intégrer en 2010, l’École militaire interarmes de Koulikoro (Émia), n'était pas seulement douée pour les études. Elle avait également une bonne connaissance religieuse. Préparait-t-elle son voyage pour l'au- delà? En tout cas des informations recueillies ça et là, il ressort que c'était une fille très pieuse, malgré son jeune âge. Un témoignage confirmé par Serigne Macktar Diallo, son enseignant coranique.
«Depuis sa tendre enfance, jusqu'avant son décès, c'est moi qui lui apprenais le Coran» et le maître coranique de nous informer que Fatou Seck Gningue était venue, juste avant son décès, passer ses vacances avec sa famille. En effet, la jeune élève officier, qui avait entamé sa deuxième année, lorsque la mort l’a surprise brusquement, profitait de ses vacances pour approfondir ses connaissances religieuses. D'ailleurs, une dame, d'un âge assez avancé, trouvée sur place et qui se dit être sa grand-mère nous a confirmée qu'elle avait pris un «wird», et jeûnait régulièrement.
Amadou Diossi Gningue, père de la victime : «C'est elle qui animait la maison»
La perte d'un enfant est toujours difficile à surmonter. Ce qui fait que lorsque nous l'avons rencontré au terme de notre visite à son domicile, Amadou Diossy Gningue, le père de la victime, a refusé de parler. C'est finalement au téléphone qu'il nous a confié qu'il sera difficile pour toute la famille de surmonter ce drame. « Tout le monde est encore sous le choc, surtout sa maman elle ne se fait pas à l'idée que Fatou est partie » a souligné le père de famille. Selon lui, sa fille était très joviale et faisait rire tout le monde « c'est elle qui animait la maison ». La preuve, dira-t-il, lorsqu'elle a quitté la maison vendredi (lors de son dernier passage au domicile familial), pour rentrer au Mali, sa mère ne cessait de répéter « on dirait que 10 personnes ont quitté la maison. Comme pour dire que Fatou Seck Gningue faisait rayonner de bonheur sa famille.
Se prononçant sur les sanctions qui ont été prises par les autorités maliennes, Amadou Diossy Gningue se limitera à dire que ces dernières ont fait leur devoir.
22 Commentaires
Excuse Publique
En Octobre, 2011 (15:05 PM)Bossoudiambour
En Octobre, 2011 (15:12 PM)Hftu
En Octobre, 2011 (15:12 PM)UN DECES NE DOIT PAS ETRE UNE OCCASION DE VERSER DANS LA SURENCHERE.
Bossoudiamour
En Octobre, 2011 (15:14 PM)Ka
En Octobre, 2011 (15:18 PM)Ngagne__
En Octobre, 2011 (15:33 PM)Paix à son âme.
Elle n'est pas partie pour rien.
Il ne se passera plus jamais une barbarie pareille dans une école militaire en Afrique et dans une école tout court.
Si les Etats de l'UMOA maintiennent l'intégration des filles dans les armées, ils n'ont qu'à ouvrir des écoles pour femmes. Une formation militaire mixte est une hérésie.
Gastou
En Octobre, 2011 (15:35 PM)Khoulééte
En Octobre, 2011 (15:47 PM)Parcelles.
En Octobre, 2011 (15:53 PM)Mimi
En Octobre, 2011 (16:17 PM)Tyures
En Octobre, 2011 (16:20 PM)Sis
En Octobre, 2011 (16:24 PM)Nitt
En Octobre, 2011 (16:28 PM)Well_done
En Octobre, 2011 (16:46 PM)Ahaha
En Octobre, 2011 (18:37 PM)Ngagne__
En Octobre, 2011 (19:02 PM)Douleur
En Octobre, 2011 (21:49 PM)Cd
En Octobre, 2011 (22:57 PM)Bibasosa
En Octobre, 2011 (07:43 AM)Adja
En Octobre, 2011 (09:15 AM)Adama
En Octobre, 2011 (12:33 PM)Annonime
En Octobre, 2011 (11:41 AM)Participer à la Discussion