DÉTENTION ET USAGE DE DROGUE : Trois jeunes dames dont une handicapée, usagers de chanvre, condamnées à un mois ferme

Ceux qui croyaient que l'usage de chanvre indien était l'apanage des hommes peuvent déchanter, en parcourant l'histoire des trois dames attraites hier, devant le juge pénal au tribunal des flagrants délits, pour détention et usage de chanvre indien. Si l'une d'elles qui est une handicapée a bénéficié de la relaxe, ses deux co-prévenues elles, ont écopé d'une peine d'un mois ferme.

Le fait est rare pour être souligné. Tellement rarissime que le juge, Mamadou Racine Ly qui présidait l'audience d'hier, n'a pas manqué de s'en offusquer publiquement, en soulignant que de sa carrière de magistrat, c'est la première fois qu'il était amené à juger des femmes, pour usage de chanvre indien. «Yamba dé goor yée ko momoon», a lancé le juge à Mame Anta Dieng, qui contrairement à ses deux co-prévenues, a avoué sans ambages les faits à elle reprochés. «Oui M. le président, on m'a trouvé en train de fumer», a-t-elle répliqué avant de préciser : «c'est la première fois que je fume du Yamba, et le cornet que j'avais m'avait été offert». Peu prolixe sur l'identité de la personne qui lui a offert le chanvre, la jeune fille se dit coiffeuse de profession, mais en réalité est une belle de nuit, condamnée dans le passé pour défaut de carnet sanitaire. Expliquant les circonstances de sa présente arrestation, Mame Anta Dieng a expliqué que lorsque les policiers ont fait irruption dans sa chambre, elle a de suite éteint le joint qu'elle détenait par devers elle. Ce qui n'a pas empêché les limiers de se rendre compte de la réalité des faits, tellement l'odeur du chanvre empestait la maison. C'est donc dans ces circonstances que les policiers, rompus à la tâche, ont perquisitionné les autres chambres, notamment celles de Coumba Keita et Arame Mbaye, une handicapée physique. Pour sa part, Arame Mbaye a catégoriquement nié avoir grillé du chanvre et ses dénégations ont été corroborées par ses co-prévenues qui l'ont déchargée. Tout le contraire de Coumba Keita 46 ans. Elle a été enfoncée au cours de l'enquête de police par sa copine Mame Anta Dieng qui a révélé aux limiers que «tout le monde sait qu'elle (Coumba Keïta) fume». Des propos confortés par le fait qu'au moment de son arrestation, Coumba Keita avait été trouvé porteuse, selon les policiers, d'un joint. Lors de la perquisition de sa chambre, les policiers avaient découvert la drogue dans son calepin, dissimulé sous son matelas. Une pochette qui contenait également des cigarettes, selon les mentions du procès-verbal. Si le procureur de la République a requis l'application de la loi, l'avocat de la défense qui est resté médusé durant toute la durée de l'interrogatoire, n'a pas hésité à plaider coupable pour le compte de Coumba Keita et Mame Anta Dieng. «Je n’ai pas grand-chose à dire, sinon constater que la détention est évidente», a soutenu l'avocat qui a sollicité la clémence à leur endroit. Concernant le cas de la handicapée, qui a elle aussi été condamnée dans le passé à un mois ferme pour défaut de carnet sanitaire, l'avocat a plaidé sa relaxe. Une demande à laquelle le tribunal a accédé, avant de condamner la quadragénaire Coumba Mbaye et Mame Anta Dieng à un mois ferme, chacune.