Les logements sociaux devront occuper une place centrale dans la mise en œuvre des pôles urbains du pays, selon Diène Farba Sarr. Le ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie participait, hier, aux journées portes ouvertes à l’occasion de la célébration des 35 ans de la Banque de l’habitat du Sénégal (Bhs).
L’Etat compte s’appuyer sur les pôles urbains pour réussir son programme de logements sociaux.
A en croire le ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, Diène Farba Sarr, la production de logements sociaux sera prise en compte dans la réalisation des différents pôles urbains du pays, particulièrement dans la région de Dakar, à travers une planification efficiente et une organisation « rigoureuse » de l’espace. Selon le ministre, l’option prise par le gouvernement depuis 2012 de développer des pôles urbains autonomes pour contrebalancer la concentration économique et démographique dans la capitale devrait permettre de rééquilibrer, de manière significative, la structure urbaine régionale tout en résorbant une partie du gap en besoin de logement.
Sur les modalités de financement de l’habitat, M. Sarr indique que la création de la Bhs constitue une réponse à la crise du logement en privilégiant la mobilisation de l’épargne intérieure via un instrument bancaire. Cette banque a pu mettre en place un système de financement « apprécié » au profit des promoteurs immobiliers, des coopératives d’habitat et des acquéreurs. « Cela a été à la base du succès de plusieurs projets immobiliers et a facilité l’accès à la propriété de nombreux Sénégalais », constate Diène Farba Sarr.
Cependant, nuance-t-il, ces résultats « appréciables », qui ont été renforcés par l’intervention des banques commerciales, la création de plusieurs autres fonds et le dispositif de prêts au logement accordés aux agents de l’Etat, n’ont pu juguler de manière définitive le problème de l’accès à l’habitat social au Sénégal. La situation est caractérisée aujourd’hui par un énorme déficit de l’offre du fait de la démographie galopante et de l’urbanisation grandissante.
Les taux bancaire toujours élevés
De l’avis du ministre, la mobilisation des placements de la Caisse des dépôts et des consignations, des institutions de prévoyance retraite et des assurances, destinés à financer exclusivement les projets d’habitat social, devrait être encouragée par des mesures spéciales. Par ailleurs, relève Diène Farba Sarr, les taux pratiqués par les banques, en dépit de la tendance baissière, sont jugés toujours relativement élevés même si on peu reconnaître la subsistance de plusieurs facteurs qui influencent encore la détermination de ces taux pour chaque catégorie de clientèle. D’après lui, un fonds de bonification, alimenté par le Fonds de l’habitat social en gestation, devrait couvrir une partie des charges générées par les intérêts occasionnés par les prêts destinés à l’acquisition de logements sociaux au profit des clients à revenus modestes. Pour le ministre une bonne partie des ménages solvables est laissée en rade pour des raisons liées à l’irrégularité de leurs revenus.
La Vente en état futur d’achèvement (Vefa) : Ces contraintes qui pèsent sur les promoteurs et clients
La Vente en état futur d’achèvement (Vefa) est une technique contractuelle récente utilisée pour la commercialisation de logement à construire, explique Me Jean Paul Sarr, vice-président de la Chambre des notaires du Sénégal. Il faisait une communication sur les difficultés liées à la Vefa. Selon le notaire, les contraintes liées à ce type de vente sont multiples et variées. D’abord, il y en a certaines qui pèsent sur les promoteurs-vendeurs et d’autres sur le client acheteur. Le vendeur est obligé, à l’entame de son projet, de faire face à un impact financier. Par exemple, il y a l’obligation d’avoir des garanties, des assurances de responsabilités. Autres difficultés pour le promoteur : les avant contrats qui sont censés déclencher la procédure et l’acquisition du logement. De même, il existe des contraintes vis-à-vis de celui qui achète. « Il peut arriver que ce dernier ne respecte pas les conditions et délais », selon Me Sarr.
Toutefois, ce dernier indique que la Vefa est une opportunité permettant à l’acheteur d’effectuer son paiement en plusieurs échéances par des appels de fonds lancés par le promoteur vendeur. « Cela permet à celui-ci de financer son investissement à partir des fonds versés par ses clients ». De son côté, le ministre Diène Farba Sarr estime que dans la recherche de financement de l’habitat, la Vefa devrait constituer une piste. Il reste, selon lui, que beaucoup de nos compatriotes ont eu des difficultés avec des promoteurs immobiliers par le passé.
A son avis, l’application plus stricte du décret n°98-152/Mefp/Dmc du 17 février 1998, portant statut de la collecte et de la gestion des dépôts du public auprès des sociétés et promoteurs immobiliers, rétablira la confiance entre ces derniers et la clientèle. Dans la diversification de l’offre, ajoute le ministre, il est nécessaire que des ressources adaptées soient mobilisées au profit des sociétés immobilières publiques pour le financement de la location-vente qui permet au ménage, pour un même logement, de profiter d’une location simple à coût modéré et de devenir propriétaire à terme.
4 Commentaires
Zou
En Mars, 2015 (18:14 PM)tant que les banques ne joueront pas le jeu.....il sera impossible de faire face à la pénurie de logement au senegal
Ministre Anglais
En Mars, 2015 (18:19 PM)Moe
En Mars, 2015 (18:29 PM)Namora M'a Tué
En Mars, 2015 (18:29 PM)Participer à la Discussion