Disparition en haute mer : Guet Ndar sans nouvelle de ses 12 pêcheurs

L’inquiétude sévit dans la langue de Barbarie.Cette zone de pêche est restée sans nouvelle d’une pirogue ayant à son bord douze pêcheurs partis en mer depuis dix-huit jours.Ayant entrepris des recherches sans résultats probants, les pêcheurs demandent le soutien des autorités étatiques pour retrouver les disparus. Ils ont initié, hier, une marche.

(Correspondance) - Depuis quelques jours, l’émoi règne en maître au quartier de Guet Ndar. La disparition d’un équipage de pêche est passée par là. La pirogue avait à son bord douze pêcheurs. Partie en mer pour une campagne de pêche de huit jours, voilà maintenant dix-huit jours que la pirogue s’est perdue en haute mer. Après avoir entrepris, en vain, des recherches avec les moyens du bord, les pêcheurs de la langue de Barbarie ont effectué une marche, hier.

Le porte-parole Malick Fall explique que ces 12 pêcheurs opéraient à bord d'une embarcation artisanale dans la zone maritime mauritanienne, dans le cadre d'une campagne de pêche de huit jours. ‘Toutes les pirogues avec lesquelles la disparue était partie, sont rentrées au bercail. Elle en est à son dix-huitième jour de mer’, soutient cet habitant de Santhie Kao lors de la marche. D’où leur consternation. ‘On a fait une patrouille avec la marine grâce aux 700 litres de carburant que nous a offerts la mairie de la ville. On a lancé, par nous-mêmes des opérations de recherche jusqu’en Mauritanie. On a effectué des recherches hier (mercredi) en mer jusqu’à une heure du matin. Mais jusque-là, nos efforts sont restés vains’, ajoute Malick Fall.

Les opérations de recherches entreprises étant restées sans résultat satisfaisant, les pêcheurs ont sollicité l’usage de grands moyens en vue de retrouver leurs compères. A la préfecture de Saint-Louis, point de chute de la randonnée, les marcheurs ont invité le préfet du département de Saint-Louis à intercéder en leur faveur auprès de ses supérieurs. Ainsi, requièrent-ils des autorités étatiques l’usage de tous les moyens nécessaires, notamment un avion, pour accélérer et intensifier les recherches.

Le maire de la ville, Cheikh Abiboulaye Dièye, a demandé au Premier ministre et au ministre de l’Economie maritime de prendre ce problème en main. Aussi, dit-il regretter qu’en matière de secours en mer, le Sénégal a encore du chemin à faire. ‘Le Sénégal doit définir dans sa politique de pêche, une politique de prévention et de sécurité en haute mer, efficiente et rapide. Rechercher quelqu’un en mer dix-huit jours après, c’est la bonne volonté, mais ce n’est pas très consistant’, souligne le maire de Saint-Louis.

Par ailleurs, le maire rappelle la situation des pêcheurs sénégalais en Mauritanie. ‘Cela fait plus d’un mois et demi qu’ils sont carrément prisonniers là-bas ; un mois et vingt jours pour des populations qui ne peuvent ni aller en mer ni toucher à leur pirogue. C’est un vrai problème qu’il y a là-bas et tout le monde fait la sourde oreille. Rien qu’à Nouadhibou, nous avons plus de 10 mille pêcheurs’, condamne le maire. ‘Quel est le sort de ces populations et qu’est-ce que l’Etat du Sénégal va faire d’eux ?’, s’interroge-t-il, par la suite. Cheikh Abiboulaye Dièye reste convaincu qu’il y a anguille sous roche dans la relation entre les deux Etats. ‘Il faut qu’on nous explique ce qui se passe réellement entre le Sénégal et la Mauritanie. Cela ne sert à rien qu’on soit dans l’ignorance pour que par la suite ça prenne une direction non souhaitable. Qu’on nous le dise pour qu’on puisse au moins protéger nos populations et leur dire de revenir à la maison. Il faut régler définitivement ce problème. Je suis très inquiet de cette situation. Il faut qu’on la règle définitivement’.‘Le Sénégal et la Mauritanie sont condamnés à vivre en paix’, ajoute le maire de Saint-Louis.