DISPARITION MYSTÈRIEUSE D’UN BÉBÉ À L’HOPITAL RÉGIONAL DE TAMBA : Les vraies raisons du drame

L’histoire du bébé mort-né, disparu au Centre hospitalier régional de Tambacounda commence à livrer ses secrets. À la lumière de nos investigations, nous sommes en mesure de révéler que la thèse du « chat » évoquée par un de nos confrères n’est pas fondée, et est écartée. En effet, la plainte déposée par la Direction du Centre hospitalier régional de Tambacounda a permis aux pandores de la brigade de recherches de procéder à l’arrestation du responsable du nettoiement, Makhoudia Ndiaye. Ce dernier reconnait avoir ramassé le bébé mort-né sur la table, à la maternité avant de le jeter à la poubelle. Il devrait être déféré au parquet de Tambacounda ce lundi pour profanation de cadavre non inhumé.

 Le chef du service de nettoiement reconnait avoir ramassé le bébé mort-né avant de le jeter à la poubelle

- Makhoudia Ndiaye arrêté pour profanation de cadavre non inhumé
- Le mort-né a-t-il été jeté à la poubelle ou a-t-il utilisé à des fins mystiques et magico-religieuses ?

- La thèse du « chat » écartée

Le mardi 26 février la dame Penda Keïta, âgée de 28 ans, venant de la communauté rurale de Nétéboulou, distant de 28 km de la capitale orientale, débarque au Centre hospitalier régional de Tambacounda. Souffrant de douleurs au ventre, elle est internée à la maternité. Dans la nuit du vendredi 1er au samedi 2 mars dernier, elle accouche d’un bébé mort-né. Selon nos sources, la sage-femme de garde, après avoir enveloppé le bébé mort-né, aurait remis le cadavre à la dame qui a refusé d’en prendre possession. C’est ainsi que la sage-femme aurait posé le bébé mort-né sur la table avant de s’acquitter de ses obligations religieuses (prières). Tôt dans la matinée, la disparition du bébé mort-né est constatée quand le mari de la dame s’est déplacé pour voir son épouse. La thèse du « chat » écartée Dans la matinée du samedi 2 mars, Coumba Camara, accompagnatrice et belle-sœur de Penda Keïta fait une révélation fracassante : « le bébé mort-né a été dévoré par un chat ». Une allégation réfutée par l’administration du Centre hospitalier régional de Tambacounda. Au-delà de la disparition subite du bébé mort-né, se pose d’ores et déjà, la question de la découverte du corps sans vie. Car contrairement aux déclarations de la famille, la Direction du Centre hospitalier régional de Tambacounda s’en est ouvert au Procureur de la République qui lui a suggéré de porter plainte à la brigade de recherches de gendarmerie de Tambacounda. Et qui depuis lors s’active afin d’élucider cette affaire. Selon le Directeur du Centre hospitalier régional, la thèse selon laquelle le mort-né a été emporté et entièrement dévoré par un chat, est invraisemblable pour un cadavre de plus de deux kilogrammes. « Le superviseur du Gie de nettoiement, mis aux arrêts, a reconnu avoir ramassé le bébé mort-né entièrement avant de le jeter. Ce qui veut dire aujourd’hui que la thèse du chat, que personne n’a d’ailleurs vu, ne saurait jamais prospérer dans cette affaire », a affirmé Cheikh Sidy Ahmed Bécaye Niasse. Et qui ajoutera avoir pris des dispositions nouvelles au service de la maternité pour éviter de pareilles mésaventures. « Désormais une seule porte sera ouverte à la salle d’accouchement et la salle de garde fera face à la salle d’accouchement », a-t-il déclaré. Les aveux du chef de service du nettoiement La plainte de la Direction du Centre hospitalier régional déposée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Tambacounda a permis de trouver des indices sur cette mystérieuse disparition du bébé mort-né. Makhoudia Ndiaye, superviseur du Gie de nettoiement, a été interpellé par les hommes du commandant Fall. Soumis au feu roulant des enquêteurs, il a reconnu avoir ramassé le bébé mort-né dans la cour de la maternité, et bizarrement à neuf heures du matin, avant de le jeter à la poubelle. Une déclaration qui a permis aux pandores, associés aux agents du service de l’hygiène et des éléments de la 61e compagnie d’incendie et de secours de Tambacounda, de se déployer sur les lieux à la recherche du bébé mort-né, jeté à la poubelle. Mais leurs multiples recherches n’ont rien donné. Makhoudia Ndiaye, après avoir reconnu les faits, a-t-il jeté le mort-né à la poubelle ou l’a-t-il utilisé à des fins mystiques et magico-religieuses ? Des questions qui taraudent les esprits aussi bien chez les enquêteurs qu’à la Direction du Centre hospitalier régional. Le mis en cause, a tenté en premier lieu de mouiller un autre nettoyeur du nom de Barry Bianquinch. Ce dernier, entendu, a formellement nié sa participation au ramassage du bébé. Il sera aussitôt libéré. La dame Penda Keïta, la sage-femme de garde et d’autres personnes de la structure hospitalière auraient été cuisinées par les pandores. Gardé à vue à la brigade de recherches de la gendarmerie de Tambacounda, Makhoudia Ndiaye qui se serait contenté, selon nos sources, d’avoir récupéré et jeté le bébé mort-né à la poubelle, devrait être déféré ce lundi au Parquet près le tribunal régional de Tambacounda, pour profanation de cadavre non inhumé.