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FASTEF : Les grévistes prêts à y laisser leur vie

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FASTEF : Les grévistes prêts à y laisser leur vie

 

C’est dans une ambiance accablante, voire bouleversante que les sortants de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef) ont été trouvés. En grève de la fin depuis plusieurs jours maintenant, les ressortissants de cette formation exigent un recrutement immédiat dans la fonction publique et se disent «prêts à aller jusqu’au bout, quelqu’un soit le prix».


C’est une jeune femme au teint noir et à la mine douloureuse que nous avons trouvé en pleine crise. Très affectée par ce sevrage alimentaire, son organisme ne tiendra pas encore longtemps. Elle criait et se débattait de son peu de force qui lui restait. La faim l’a gagné. Face à cette scène, les unes pleuraient, les autres ont tant bien que mal volé à son secours. Elle sera la 31ème personne évacuée depuis le début de cette grève de faim.


A l’entrée de la salle au rez-de-chaussée du bâtiment C de l’école où ils se sont tous confinés, les sortants de la Fastef sont couchés à même le sol. Garçons et filles méconnaissables. Chacun se repliant tranquillement dans son coin, la couverture remontés jusqu’au visage et ne laissant apparaitre que le bout du nez pour respirer. Des visages ternes, des mines attristés, le regard absent, ils sont incapables de prononcer un mot, tant la fatigue et la faim les ont gagnés.

«Affectez-nous ou enterrez-nous». C’est le slogan inscrit sur un tableau faisant face à l’entrée de la salle. Une salle parfumée d’une odeur quasi pestilentielle, où une panoplie de bouteille d’eau ou même une bouteille de perfusion campaient le décor. Baguages, chaussures éparpillées partout.  De temps à autre quelqu’un sort pour prendre l’air ou aller aux toilettes.

Samuel Diatta, le vice coordinateur de sortants de la Fastef non encore affecté de la promotion 2012-2013 revient sur leur situation. 


«Nous sommes entrés à la Fastef par la formation payante. Nous avons fait une formation de deux ans pour certains et un an pour d’autres. Et les textes disent que tous ceux qui ont fait la formation doivent être recrutés après leur sortie»


D’une voix presque tremblotante, la rythme lent, il précise que «l’Etat ne doit en aucune manière dire qu’il n’y a pas d’emplois pour eux». De temps à autre il se retourne, regardant ses camarades puis continue son speech. Plus déterminés que jamais, Samuel précise que ni lui ni ses camarades ne laisseront tomber leur action. «Nous ne trahirons pas notre slogan et nous sommes prêts à aller jusqu’au bout. Nous insistons parce qu’on se dit que le besoin est réel donc l’Etat n’a qu’à nous recruter. Avec ces effectifs dans les classes, un enseignement de qualité est perdu d’avance».


Après cette entrevue, il s’en ira dehors rejoindre deux amis à lui venus certainement lui rendre visite en guise de soutien. Là, l’atmosphère est tendue. Un calme massacrant. Des gens défilent à pas feutrés devant la salle des grévistes. 


Pour l’heure aucune rupture du mouvement n’est envisageable si l’on s’en tient aux propos du coordinateur. Soulignant plusieurs tentatives pour faire réagir les autorités étatiques, il fait savoir que la grève de la faim constitue leur seule arme actuellement et qu’ils n’arrêteront pas tant que le besoin sera là.



13 Commentaires

  1. Auteur

    Guisss Guisss

    En Novembre, 2014 (18:49 PM)
    L'Etat doit vraiment faire quelque chose pour ces jeunes c'est inacceptable qu'on puisse parler d'emplois dans ces conditions. Aussi ces petits intellectuels qui ont pour arguments que" l'Etat ne peut pas créer des emplois mais les conditions de création d'emplois" c'est trop facile comme argument un Etat peut bel et bien créer des emplois quant aux conditions c'est l'évidence c'est comme si on se demander si l'enfer est chaud  :sn: 
  2. Auteur

    Toto

    En Novembre, 2014 (19:13 PM)
    On ne peut pas accepter aussi ces formes de chantage moral. Si chacun peut se payer une formation et exiger d'être recruté, ou va - t - on?
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    Auteur

    Piyou

    En Novembre, 2014 (19:16 PM)
    Ce qui se passe daans le secteur de l´éducation est inacceptable! C´est un secteur longtemps négligé malgré le saupoudrage par-ci et par-là. Il n´est point besoin d´etre practicien pour savoir combien ce secteur est laissé en rade par les pouvoirs publics!
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    Auteur

    Sox

    En Novembre, 2014 (19:25 PM)
    Quel mot d'ordre ou même slogan recrutez nous ou ententerrez nous c'est de la folie si cest une façon d'interpeller l'état c'est vous ne méritez même pas d'être recrute si chaque étudiant termine sa formation exigerait ainsi un emploi à l'état que serait le Sénégal aujourd'hui

    Arrêtez vos conneries la ce n'est pas comme ça qu'on demande du boulot ishh
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    Auteur

    Beugue Lou Yombe

    En Novembre, 2014 (19:26 PM)
    Ce forme de chantage doit être condamné.

    Pourquoi l'état devrait les recruter par la force. Ils ne sont pas les seuls diplômés chomeurs de ce pays.

    Ils n'ont qu'à aller faire autre chose.

    C'est incroyable ce que les jeunes veulent etre des fonctionnaires. Personne ne veut prendre de risque à entreprendre.toujours sur le dos de maman(état ).

    Auteur

    Greve Sans Faim

    En Novembre, 2014 (20:14 PM)
    Une gréve de faim pendant autant de jours et sans signes cliniques avérés, il y'a

    lieu de voire si les grévistes ont vraiment faim.
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    Auteur

    Alassane Diba

    En Novembre, 2014 (23:29 PM)
    Mais dans quel pays somme nous je me le demande aujourd'hui où des sénégalais réclament leur droit d'autre se permette de dire des bêtises l'information se vérifie à la source soyez honnête ses jeunes ont signé un contrat avec l'état pour qu'ils soient recruté dès leur sorti
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    Auteur

    Shelem

    En Novembre, 2014 (23:44 PM)
    Nous devons jamais etre les agneaux du sacrifice

    nous devons pas etre egalenent victime de la discontinuite

    De l etat soyons responsable ya des postes liberes ke besoin s est exprime

    la qualification donc recrute les sortants de la fastef avant

    l irreparable ne se produise
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    Auteur

    Khouli Beute

    En Novembre, 2014 (00:22 AM)
    est ce que vous etes serieux pour nous tromper qui peu rester plus d une semaine sans manger qui est fou vous passer la nuit a manger la journee vous faite le mourant ce chantage ne passera pas qui vous avez demande depayer votre formation vous l avez fait de votre propre gree non donc aller chercher ailleur et nos autres enfants qui ont leurs diplomes bien avant vous et qui non pas encore trouver du travail si vous voulaient mourir rester sans manger ni boire legui guene deme barsakh conar wa
    Auteur

    Yaba

    En Novembre, 2014 (09:26 AM)
    C'est triste et c'est désolant.Comment des êtres humains doués d'intelligence ,comment des jeunes au seuil de leur vie, comment des intellectuels appelés à former de jeunes sénégalais ,comment des croyants ,peuvent ils avoir une mentalité fataliste,une mentalité de renonciation,une mentalité figée et régressiste ,une mentalité de renonciation face à l'épreuve de la vie.Combien de fonctionnaires sommes-nous ?combien de travailleurs salariés sommes nous? Devons mettre en balance un poste de fonctionnaire avec la Vie?

    En choisissant la mort face aux multiples défis et opportunités de la vie,ceux qui risquent leur vie renient toutes les facultés qui sont en l'homme pour être maitre de son destin. Ou serait l'évolution du monde si l'homme se suicidait à chaque fois face à l'épreuve?
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    Auteur

    Alleluia

    En Novembre, 2014 (09:27 AM)
    Bon séjour en enfer chers grévistes et maitres chanteurs

    et surtout arrêtez de manger le soir à l'insu de tout le monde



    Bonne continuation
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    Auteur

    Adja Rafét

    En Novembre, 2014 (09:55 AM)
    @ Khouli Beute ; Alléluia

    Réé ba tass vous me rappeler un cousin Lamine Ndiaye (qui aujourd'hui est bien placé dans un Ministère) Une fois où des étudiants étaient en grève de faim, il demandait à son jeune frère de lui amener du Guerté kemb à chaque fois qu'il venait lui rendre visite. Après s'être bien gavé il criait "camarade tenez bon" Lamine Ndiaye mo nékhone dé
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    Auteur

    Kon Ba Rond

    En Novembre, 2014 (10:33 AM)
    arretez vos betises camarade. l'etat actuel n 'est pas comme le preceden fameu gouvernement d'abdoulaye wade. ceux la sont tetu et hypocrite il ne vont mem pas intervenir.

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