A l’occasion de la journée mondiale contre l’excision, l’Unicef a publié un état des lieux de cette pratique qui touche 200 millions de femmes à travers le monde. Parmi ces femmes, la chanteuse Inna Modja. La Franco-Malienne était lundi 8 février à New York, pour raconter devant l'ONU son expérience de victime de mutilations génitales. Mais aussi sa résilience, grâce à la chanson.
Deux cents millions de femmes dans le monde sont concernées par l’excision. A l’occasion de la journée mondiale contre l’excision, l’Unicef a publié de nouveaux chiffres relatifs à cette pratique. L’ONU condamne ces mutilations génitales, qu’elle considère depuis 2012 comme une violation des droits fondamentaux des femmes et qu'elle s’engage à la faire disparaître d’ici 2030.
« La discussion, l’éducation, sont la clé du changement. Mais je pense qu’on va y arriver, petit à petit. On se dirige vers la fin de l’excision. » Cet optimisme, c’est celui d’Inna Modja. La chanteuse et mannequin franco-malienne s’est rendue lundi 8 février au siège des Nations unies à New York pour partager son expérience de victime de l’excision.
Elle avait quatre ans et demi, ses parents étaient contre. Longtemps, Inna a préféré taire ce drame intime. Puis à l’adolescence, les questions ont fini par l’assaillir. « Qu'est-ce que je fais dans cette société si je ne suis ni femme ni homme ? Qu'est-ce que je suis ? Pourquoi est-ce qu'on m'a fait ça ? »
Vient ensuite le temps de la reconstruction physique, grâce à un chirurgien, mais aussi psychologique, grâce à la chanson. « J'avais envie d'emmener un sujet dans ma musique qui est tellement difficile et tellement atroce, en utilisant des mots qui sont plus poétiques, mais n'enlèvent rien à la souffrance de toutes les femmes qui traversent ça », expose l’artiste.
« Est-ce qu’on va nous demander pardon ? »
Le morceau « Speeches », en collaboration avec le rappeur Oxmo Puccino, revient sur le sujet. « Cette chanson parle de tous les beaux discours qu'on entend, où l'on nous fait croire que les choses vont changer et évoluer, explique-t-elle. Et la question que j'avais envie de poser, c’est : est-ce qu’à un moment donné, on va enfin nous aimer, on va nous accepter pour ce qu'on est ? Et est-ce qu'on va nous demander pardon aussi, pour tout le mal qu'on a pu nous faire ? »
Faute d'avoir reçu des excuses, Inna Modja a choisi de se faire l’ambassadrice de ces femmes mutilées auprès de l'ONU. En espérant que sa voix et ses chansons portent loin, jusqu'au gouvernement malien, pour qu'il adopte enfin une loi contre l'excision.
Il y a des zones du Mali où il y a 99% de femmes qui sont excisées. (...) Il faut aller voir chaque famille, chaque communauté et leur parler, changer leurs mentalités...
6 Commentaires
Anonyme
En Février, 2016 (10:42 AM)Sambajuuf
En Février, 2016 (10:45 AM)Anonyme
En Février, 2016 (12:06 PM)L'article ne parle guère de l'excision si ce n'est par la voie et la voix de cette chanteuse. C'est aussi une façon de sortir des oubliettes musicales...
Que d'hypocrisie à ce sujet délicat; les us et coutumes ne s'effacent pas à coup de lois; seules des sanctions sévères à l'encontre des parents et des exciseuses feront avancer la disparition de cette mutilation indigne.
Anonyme
En Février, 2016 (12:43 PM)exemple, le pourcentage de filles et
de femmes favorables à la poursuite
des MGF/E a baissé de manière
constante, passant de 30 % à 11 %
en l’espace de 15 ans environ. Au
Niger, leur proportion a chuté de
32 % à 3 % entre 1998 et 2006.
Il existe toutefois des exceptions :
la proportion de filles et de femmes
indiquant souhaiter que les MGF/E
perdurent est restée stable en
Guinée, en Guinée-Bissau, en
République-Unie de Tanzanie et au
Sénégal.
Anonyme
En Février, 2016 (15:13 PM)Anonyme Africain
En Février, 2016 (17:48 PM)Participer à la Discussion