Le plastique est une vraie menace qui met en péril la vie sauvage, l’activité économique et le milieu marin. Lors d’un déjeuner de presse ce mardi, le ministre de l’Environnement Abdou Karim Sall, a affirmé que le plastique est la troisième menace la plus grave après les changements climatiques et l’érosion de la biodiversité. Or, en 2018, la production mondiale du plastique a été estimée à 359 millions de tonnes, avec une augmentation de 40% prévue d’ici 2030.
Pour ne pas en subir davantage les conséquences de cette matière déjà visibles dans tout le pays, le Sénégal a voulu mettre un frein à travers la loi 2020-04 du 30 décembre 2019, complétant la loi de 2015 qui présentait ‘’beaucoup de lacunes’’. Afin de boucher les failles de la précédente législation, la nouvelle loi interdit toute fabrication, vente et utilisation de produits plastiques. Le périmètre d’interdiction est donc beaucoup plus large.
Ainsi, les plastiques à usage unique et non essentiels sont prohibés. L’Etat exige des industriels qu’ils proposent des alternatives à la place. De ce fait, les gobelets, les assiettes plastiques jetables utilisées lors des cérémonies, les sachets d’eau, les pailles (pipettes) sont autant d’objets appelés à disparaitre du quotidien des Sénégalais.
De même, les sacs plastiques sortis de caisse sont bannis, quelle que soit leur épaisseur. Obligation est aussi faite aux fabricants d’incorporer des matières recyclables dans le plastique, sans oublier une taxe imposée sur les matières non recyclables. Autant de mesures qui ont pour objectif d’éradiquer la prolifération des déchets plastiques.
Pour les bouteilles (eau, huile, javel…), l’Etat a introduit la consigne. Désormais, le consommateur va laisser une garantie chez le distributeur comme ce fut le cas auparavant. « L’objectif est de faciliter la collette et d’éviter que ça se retrouve dans la nature », souligne Abdou Karim Sall.
Au finish, la seule exception sur l’interdiction concerne les petits sachets utilisés pour les dosettes. Il s’agit des sachets destinés à conditionner des cacahouètes, du vinaigre, du café, du lait en poudre… vendus au détail. La loi les considère comme des sacs plastiques destinés à protéger des denrées alimentaires pour leur transport du producteur ou du vendeur au consommateur. « Nous avons voulu prendre en compte la dimension sociale de ce produit », indique le ministre.
Exit donc le plastique et bienvenue le papier. Mais à quel coût ? Le consommateur ne risque-t-il pas de payer plus cher, sachant que le plastique est très accessible ? Non ! affirme Abdou Karim Sall. « Nous sommes en train de voir avec ceux qui vont se reconvertir dans le papier pour que le prix (de l’emballage) n’impacte pas sur le produit », rassure la tutelle.
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