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La dissimulation et la médiatisation sociale, facteurs favorisants les violences sexuelles (étude)

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La dissimulation et la médiatisation sociale, facteurs favorisants les violences sexuelles (étude)

La dissimulation des faits de violences sexuelles et les démarches de médiation en cas de dénonciation sont des facteurs favorisant ce phénomène en milieu rural, affirment les auteurs d’une recherche-action conduite par le Réseau africain pour le développement intégré (RADI), de concert avec le Centre de recherche pour le développement International (CRDI).

Cette enquête, conduite dans 4 communes de trois départements de la région de Kolda (sud), ciblait des victimes et leurs proches, des acteurs institutionnels, mais aussi des populations et des membres de la société civile.

Les résultats de cette recherche action ont été présentés au cours d’un point de presse animé lundi à Dakar par la chercheure principale Fatma Lamess.

 
"Non seulement les populations perpétuent des traditions favorisant les violences sexuelles mais elles saisissent peu la justice ou préfèrent la médiation sociale et les arrangements intra-communautaires’’, écrivent les auteurs de l’étude.
 
"En milieu rural koldois, les résultats ont montré qu’il y a plusieurs facteurs qui entravent l’accès à la justice notamment la dissimulation par la victime et par la famille, puisque la justice non formelle coutumière, qui est le premier recours, privilégie la médiation à la place de la sanction", commente Fatma Lamess.
 
Selon cette étude, 59% des enquêtés considèrent la dissimulation comme la première réaction des victimes et 66,3% comme l’entrave principale à l’accès à la justice pour les femmes.
 
Les résultats montrent aussi que les mères des victimes jouent un rôle jugé primordial dans la dissimulation des viols "au nom de l’honneur familial et de la pureté", selon Fatma Lamess.
 
Ainsi 54,6% des mères privilégient la dissimulation en cas de viol et s’il est suivi de grossesse, elles sont 61,5% à préférer la médiation avec l’agresseur avec à la clé le mariage.
 
"La volonté de préserver la cohésion sociale communautaire prime ainsi sur la nécessité de réprimer l’acte délictueux et de réparer la préjudice physique et moral souvent indélébile subi par les victimes", a déploré la chercheuse.
 
Cette recherche action révèle "l’ampleur et les formes de violences sexuelles ainsi que les contraintes d’accès à la justice", souligne Oumoul Khairy Tandian, coordonnatrice du projet.
 
Elle "met en lumière les causes profondes de l’impunité des violences sexuelles en zones rurales au Sénégal et précisément dans la région de Kolda", a-t-elle ajouté.
 
Les résultats et les connaissances acquises au cours de la recherche devraient permettre, selon ses auteurs, d’élaborer "des outils et stratégies efficaces pour permettre un accès amélioré à la justice". 
 
Il s’agit d’aller vers "une plus large couverture en services judiciaires et sanitaires et plus de synergies d’action entre les services étatiques et les organisations de la société civile dans la lutte contre les violences sexuelles", selon le RADI. 



3 Commentaires

  1. Auteur

    Shakingmyhead

    En Mars, 2018 (17:42 PM)
    Il faut traduire tout devant la justice et les malfaiteurs finiront.
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  2. Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2018 (18:02 PM)
    Elle rêve toute éveillée cette brave chercheuse....

    Dans TOUTES LES CLASSES SOCIALES, RURALES ET URBAINES, RICHES OU PAUVRES

    la violence envers les femmes existe !



    Si la Justice faisait son travail ; avec de lourdes peines de prison pour les hommes violents, les cas diminueraient très vite, sans compter sur les dédommagements financiers.

    Quand on réprime avec une sanction financière, c'est magique comme calmant !



    En priorité, ce sont les parents des filles qui sont les premiers responsables de ces violences ; ils livrent en pâture leur progéniture contre de l'argent ( dot) et ne se soucient pas des drames qui en découlent.

    Parlons aussi des viols suivis de grossesses par gamines qu'on oblige à se marier avec leur violeur, ou encore acheter le silence de la fille enceinte contre argent remis aux parents.



    Elle est bien belle la moralité et la religion dans ces cas , le silence complice est un crime !



     :frustre:  :frustre:  :frustre:  :frustre:  :frustre:  :thumbsdown:  :thumbsdown:  :thumbsdown:  :thumbsdown: 
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2018 (20:39 PM)
    Les femmes ont peur au Senegal. Voilà pourquoi on n'a pas suivi le " me too" et que personne n'a été dénoncé pour abus sexuels alors qu'il en existe pourtant!
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