Selon les résultats d'une étude menée par France Stratégie et publiée ce 19 juillet, tous les emplois ne sont pas automatisables, loin de là. Une tendance qui s'explique par la transformation des métiers au fil du temps. Explications.
Les robots vont-ils nous prendre notre boulot ? Pas forcément, relève une étude de France Stratégie publiée mardi 19 juillet.
Certes, 3,4 millions de personnes occupent des emplois qui pourraient être assumés par des robots. "15% des salariés occupent des emplois potentiellement automatisables", estime ainsi l'organisme qui chiffre à 25% la part des emplois industriels automatisables et à 13% celle des métiers de services.
L'automatisation n'est pas qu'une affaire de technologie
Pourtant, une autre tendance se précise, selon les observations de l'organisme. "De plus en plus d'emplois apparaissent peu automatisables en France". Leur nombre a augmenté de 33% en 15 ans, passant de 6,9 millions en 1998 à 9,1 millions en 2013, ajoute la note.
Pour France Stratégie, l'automatisation de l'emploi ne se résume pas qu'à une question technologique. "La désindustrialisation et la transformation des métiers dans le temps expliquent la hausse des emplois peu automatisables", explique-t-elle.
Les travaux s'intéressent aux "tâches" exercées plutôt qu'aux types de métiers autour de deux critères: faut-il répondre ou non immédiatement à une demande extérieure ? Et faut-il appliquer strictement ou non des consignes afin de faire correctement son travail ?
L'étude cite comme "cas d'école" le secteur bancaire. Si les distributeurs de billets automatiques sont passés de 5 000 en 1983 à 60 000 fin 2013, "61% des employés déclarent occuper un emploi nécessitant une réponse immédiate à une demande extérieure et ne devant pas toujours appliquer des consignes strictes, contre 35% en 2005". Autant de critères qui permettent de conclure que leurs emplois sont "peu automatisables".
Les robots, gages de rentabilité économiques
D'autres facteurs influencent le déploiement des robots et automates, souligne l'organisme, qui cite "le mode d'organisation du travail, l'acceptabilité sociale et la rentabilité économique". Mais cela n'empêche pas d'employer des humains.
Ainsi, alors que l'industrie automobile allemande fait partie des plus robotisées au monde, "elle emploie encore plus de 800 000 salariés en 2015, soit autant qu'il y a dix ans et 100 000 de plus qu'il y a 20 ans", souligne l'organisme.
Contrairement aux scénarios les plus sombres, le numérique pourrait "créer" des emplois, "directement dans la recherche & développement, la conception, la production, la commercialisation ou encore la maintenance d'automates", conclut France Stratégie.
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