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Le prix Sakharov 2014 attribué au médecin congolais Denis Mukwege

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Le prix Sakharov 2014 attribué au médecin congolais Denis Mukwege
A Strasbourg, le Parlement européen a décerné, ce mardi 21 octobre, le prix Sakharov 2014 pour les droits de l'homme au gynécologue congolais Denis Mukwege, 59 ans, qui soigne dans sa clinique de Bukavu les femmes victimes de viols et de violences sexuelles dans les conflits armés de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le prix sera remis solennellement le 26 novembre à Strasbourg. 

C’est le médecin congolais, Denis Mukwege, qui a été finalement récompensé. Les chefs des groupes parlementaires se sont mis d’accord et l’ont décidé à l’unanimité. Ils ont souligné que le prix Sakharov pour les droits de l’homme lui est attribué pour le courage et l’abnégation avec laquelle il soigne les femmes victimes de violences sexuelles.

Un choix difficile

Le mouvement ukrainien pro-européen Euro-Maïdan, qui s’est illustré, à partir de novembre 2013, par son engagement en faveur de la liberté à Kiev, était fortement soutenus par certains groupes du Parlement européen, et notamment le président Martin Schulz qui a souligné « le rôle majeur joué par EuroMaïdan ». La militante azerbaïdjanaise des droits de l’homme Leyla Yunus, actuellement emprisonnée, était une autre lauréate potentielle. Le président Schulz a annoncé que le Parlement enverrait une délégation en Azerbaïdjan pour soutenir la militante.

Mais finalement le prix a été attribué unanimement à Denis Mukwege. Les eurodéputés ont voulu montrer leur unité dans ce choix, même si cela n’a été ni facile ni évident de départager les candidats.

Le prix Sakharov « pour la liberté de l’esprit » est décerné à des personnes ou à des organisations qui se battent pour les droits de l’homme ou la liberté d’expression. Il est doté de 50 000 euros.

La réaction du Dr Denis Mukwege sur RFI

On le surnomme « l'homme qui répare les femmes ». Dans sa région natale du Sud Kivu, à l’est de la RDC, près de 3 000 femmes sont prises en charge chaque année dans le service de gynécologie que Denis Mukwege a créé. RFI a pu recueillir la réaction du gynécologue, quelques instants après l'annonce de l’attribution du prix.

« C’est un signal fort que le Parlement européen vient de donner pour dire, tout simplement, à toutes les femmes victimes de violences sexuelles dans les conflits qu’elles ne sont pas abandonnées à leur propre sort et que le monde les écoute. Je crois que cela est très important. En fait, si c’est le Parlement européen qui décide de mettre des projecteurs sur ce drame humain, je me sens réconforté dans l’espoir que nous allons vers des solutions », a-t-il déclaré.


« C’est très important également pour le Congo. Vous savez, aujourd’hui le Congo vit dans une situation de « ni paix, ni guerre » et les nouvelles que nous recevons de plusieurs villages sont alarmantes. Nous espérons bien que prochainement, la population congolaise pourra vivre finalement en paix et travailler librement et, pour les femmes, aller aux champs librement. Cela, c’est très important », a ajouté le gynécologue Denis Mukwege.

 

DENIS MUKWEGE, « L’HOMME QUI RÉPARE LES FEMMES »

Il a étudié la gynécologie en France, mais c'est auprès des femmes de son pays qu'il mène son combat, des femmes aux corps meurtris par la guerre. Chaque jour le Docteur Mukwege et ses équipes les accueillent, les écoutent et les soignent dans l'hôpital de Panzi qu'il dirige depuis 1999. En 15 ans, près de 45 000 femmes violées et mutilées dans la région y ont été reçues.

C’est un combat contre la barbarie, mais aussi un combat contre le silence. Plusieurs fois pressenti pour le prix Nobel de la paix, et déjà récompensé par plusieurs distinctions internationales, le docteur Mukwege veut aussi porter la parole de ces femmes, et s'empare des tribunes qui lui sont offertes pour parler de leur drame et dénoncer ce qu'il qualifie de crime contre l'humanité.

Un discours qui dérange certains. Au point qu'en octobre 2012, il échappe à une tentative d'assassinant et doit être exfiltré en urgence vers la Belgique. Mais son exil ne dure pas longtemps. Très vite, les femmes de Bukavu le réclament. Elles se mobilisent même lui offrir son billet retour. « Je n’y retourne pas pour être martyr, explique-t-il quelques semaines après être rentré dans son pays. J'y retourne pour vivre. Je ne veux pas être un héros mort, je veux continuer à faire mon travail. »




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