Des professionnels de la pêche membres de la Plateforme des acteurs de la pêche artisanale du Sénégal (PAPAS) se sont retrouvés, mercredi à Mbour, dans le cadre d’une journée de consultations sur la signature d’un nouvel accord de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Sénégal, en vue de dégager "une position commune".Des femmes transformatrices, des pêcheurs, des mareyeurs et des professionnels de la pêche artisanale membres de la PAPS, venus de 17 zones de pêche du Sénégal, ont pris part à cette rencontre appuyée par l’ONG Greenpeace Sénégal.
‘’Nous avons pensé qu’il était important de consulter les acteurs de la pêche artisanale à la base, s’enquérir de leurs préoccupations par rapport à un éventuel accord de pêche entre le Sénégal et l’UE. L’objectif, c’est que la position des acteurs à la base soit prise en compte’’, a expliqué Ahmed Diamé, chargé de campagne Océan à Greenpeace Sénégal.
M. Diamé, pour qui cette position peut être "positive ou négative", a estimé que les acteurs pouvaient dire que ces accords constituent une menace pour leurs activités, ou qu’ils souscrivaient à ces accords en donnant des raisons. Aujourd’hui, a-t-il relevé, on parle d’‘’approche participative et inclusive’’ dans la plupart des programmes mis en œuvre au Sénégal, mais aussi de participation des communautés et de bonne gouvernance et de transparence. Selon M. Diamé, dans ce genre d’exercice les acteurs à la base doivent impliqués dès le départ pour connaître les enjeux, et avoir une position ‘’tranchée et claire’’.
‘’Il est important que l’Etat ait un interlocuteur valable au niveau de la pêche artisanale’’, a pour sa part déclaré Abdoulaye Ndiaye, secrétaire général de la PAPAS. ‘’Aujourd’hui, l’Etat mène des négociations avec l’UE, il prend des gens qui ne sont pas représentatifs de la pêche artisanale, alors qu’il faudrait prendre des gens actifs et non des porteurs de valise comme les appelle le ministre de la pêche.’’ Pour M. Ndiaye, il est certes bon de négocier, mais il faudrait savoir ce que la pêche artisanale a eu à faire en matière de gestion durable des pêcheries et quels sont les résultats obtenus. Dans la convention de Rio sur les droits de la mer, il est dit que les Etats côtiers peuvent céder une partie de leurs ressources, mais à la condition de savoir le taux admissible de capture dont ils disposent.
‘’Par exemple, si le Sénégal a un million de tonnes de poissons et que sa population peut les utiliser, l’Etat ne peut pas vendre. C’est très clair dans la convention que le Sénégal a ratifiée et qu'il est tenu de la respecter’’, a insisté M. Ndiaye. Responsable au Conseil local de pêche artisanale de Ngaparou, il a estimé qu'‘’il serait dommageable que l’Etat puisse prendre des décisions, sans savoir quelle est la situation du stock, mais aussi quelle est la position des acteurs’’.
‘’La pêche artisanale ne saurait tolérer que des accords soient faits, sans qu’elle ne soit associée’’, a-t-il prévenu. Un comité de suivi de cinq membres a été mis en place à la fin de cette journée de consultations. Selon le chargé de campagne Océan à l’ONG Greenpeace Sénégal, ce comité a la charge d’élaborer un mémorandum contenant la position finale des acteurs de la pêche artisanale par rapport aux accords de pêche, dont les négociations sont en cours.
2 Commentaires
Emile Faye
En Février, 2014 (13:22 PM)Ibouràhim
En Février, 2014 (13:40 PM)Participer à la Discussion