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Les cas de torture sont devenus récurrents à Tambacounda et Kédougou (activiste)

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Les cas de torture sont devenus récurrents à Tambacounda et Kédougou (activiste)

Le directeur d’Amnesty Sénégal, Seydi Gassama, a relevé la récurrence, ces dernières années, de cas de torture dans les régions périphériques, notamment celles de Tambacounda et Kédougou où ils ont souvent "défrayé la chronique’’ et ont abouti à des arrestations de gendarmes ou de policiers.

 

La torture est un "sujet extrêmement sensible qui défraie souvent la chronique dans les régions de l’Est, en l’occurrence Tamba et Kédougou’’, a dit M. Gassama en marge d’un séminaire de prévention de la torture dans la procédure pénale, regroupant des officiers de police judiciaire, des gendarmes, des magistrats, entre autres.

 

"Pendant ces dernières années, la plupart des cas de torture qui ont eu à occasionner des arrestations et des emprisonnements de policiers ou de gendarme ont eu lieu dans les régions de l’Est’’, a-t-il fait remarquer.

 

"Il y a eu des cas extrêmement graves [avec] mort d’homme’’, a-t-il relevé, évoquant la mort de Ladji Konaté à Bakel, celle de Kékouta Sidibé (Kédougou) et récemment celle de Bambo Danfakha, "sans compter la mort du jeune Sina Sidibé qui est le résultat d’un usage excessif de la force’’ par les éléments de la gendarmerie. "Comme toutes les régions périphériques, Tamba et Kédougou posent problème’’, a-t-il affirmé.

 

M. Gassama a souligné, dès lors, l’importance de tenir une telle rencontre à Tambacounda, "pour sensibiliser les services de sécurité sur la torture, son interdiction absolue et les conséquences que cette pratique [a sur] l’image du pays à l’extérieur, mais surtout [sur] ces institutions de l’Etat que sont la police et la gendarmerie’’. Dans les régions périphériques, a-t-il fait remarquer, ces agents "n’ont pas la chance d’assister souvent à des séminaires.’’

 

Il a exprimé son espoir de voir ces échanges entre participants permettre pendant deux jours aux uns et aux autres de "prendre conscience de l’interdiction de la torture, de faire en sorte qu’elle soit bannie de leurs pratiques’’. Cela, "pour le bien des populations de Tamba et pour le bien de la gendarmerie et de la police au niveau national’’. 

 

"Le seul fait d’aller en prison est déjà une punition’’, a estimé M. Gassama, se réjouissant de ce qu’avec le rôle d’alerte de la presse et le travail des organisations de défense des droits de l’homme, les Sénégalais sont ‘’devenus extrêmement conscients’’. 

 

Ils ont acquis le "réflexe’’ de se faire établir un certificat médical, et d’exiger un certificat d’autopsie, a-t-il noté, même si d’autres sous la menace, se gardent de le faire, afin de faciliter le décompte des cas.

 

M. Gassama a aussi déploré le fait que "les plaintes aboutissent rarement’’, disant ne pas comprendre par exemple, que pour le cas de Ladji Konaté - un ‘’cas tellement flagrant’’ -, il n’y ait pas eu de suite. Ladji Konaté serait mort sur le fleuve, les menottes aux mains, alors qu’il était embarqué à bord d’une pirogue par des gendarmes à partir de l’autre côté du fleuve. ‘’Une frustration accumulée aboutit souvent à la violence’’, a-t-il averti.

 

"Pendant les 12 ans du mandat de Wade, [il y a eu] au moins 25 cas décès du fait de la police et de la gendarmerie, et même des militaires, avec le jeune Cabral à Ziguinchor’’, a dit le militant des droits de l’homme, ajoutant qu’après l’avènement de l’alternance deux morts et plusieurs blessés ont été comptabilisés. 

 

Il a noté, cependant, que le fait que le ministre de la Justice ait "reconnu publiquement’’ que la torture existe au Sénégal est une preuve de la volonté de la combattre. 

 

Dans son rapport 2013 publié récemment, Amnesty International a dressé un tableau sombre de la situation des droits humains dans le monde en général et au Sénégal en particulier. 

 

Il a fait état d'un statut quo au niveau international et national où on note des cas de décès en détention, de torture et d'usage excessif de la force par les services de sécurité sénégalais.

 

En réaction à ces allégations, le ministre de la Justice, Aminata Touré, a précisé que ’’80 pour cent’’ des données compilées dans le dernier rapport publié par l’ONG Amnesty International sur l’état des droits de l’homme au Sénégal ne concernent pas le magistère de Macky Sall. 

 

Selon elle, ’’ce rapport est décalé par rapport à la situation actuelle avec des évènements qui remontent à bien avant l’arrivée de Macky Sall’’ au pouvoir, en avril 2012.

 

’’Pour l’essentiel, 80 pour cent de ce rapport parle de périodes qui ne concernent pas le gouvernement de Macky Sall. Le rapport parle des troubles qui ont éclaté en janvier et février, d’utilisation excessive de la force publique, la période électorale, les morts survenus en janvier, entre autres’’, a insisté Mme Touré, lors d’une rencontre avec la presse.



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