Malaise entre le Mac et le PDS : Demba Dia tourne le dos à Wade Les relations entre le patron du Mouvement pour l’Action et la Citoyenne et de la Citoyenneté (Mac) et le leader du Parti Démocratique Sénégalais ne sont plus les meilleures. Selon un commu

Porteur de message dans tous ses albums,  le groupe Daara J Family ne pouvait rester silencieux concernant les événements qui ont secoués le Sénégal le 23 juin dernier, suite au projet avorté de réforme constitutionnel qui a suscité une forte mobilisation populaire. Interview exclusive pour Dakar Feeling.

Dakar Feeling: Comment avez-vous ressenti  et vécu la journée du 23 juin 2011?

Daara J Family: On s’attendait à ce genre d’événements. Les autorités sont responsables de cette situation. Faire passer une telle loi, c’était forcément prendre le risque d’une confrontation. Ces dernières années,  il y a eu aussi le boycott de l’opposition, ce qui a entrainé un défaut de représentativité à l’assemblée. Quelque part, la société civile, l’opposition sont donc aussi responsables. Les gens qui se laissent manipuler, au lieu d’user de leur discernement ont également leur part de  responsabilité. Le 23 juin, Nous étions à Nouakchott pour un concert et et ça nous faisait mal de voir que les gens se sont tapés dessus. Mais on dit chapeau à tous ceux qui se sont levés contre cette réforme. Le peuple a pris le pouvoir. Comme on dit « Power to the people ».

Des personnalités comme Youssou Ndour ont appelé le Président Wade à renoncer à sa candidature, qu’en pensez-vous ?

Daara J Family : Le Président reste notre président jusqu’aux prochaines élections. Personnellement, nous ne maîtrisons pas tous les rouages de la constitution et toutes les manipulations qui peuvent se faire ici ou là. Mais vu l’âge du président, il doit lâcher l’affaire. Si Youssou Ndour lui dit ça pour lui donner un conseil, C’est bien. Il faut laisser la place aux jeunes, laisser la chance aux autres.

Pensez-vous qu’il y ait des raisons d’avoir peur pour l’avenir ?

Nous n’avons pas peur. Au fond, il s’agit d’un conflit de générations. Dans toute révolution, il y a des discussions. On prie Dieu pour que cela ne dégénère pas vers de grandes destructions, et que le passage se fasse dans la paix et l’harmonie. Le Sénégal va s’en sortir. Le peuple doit se remettre en question aussi. Les jeunes sont conscients qu’ils doivent voter, qu’il nous faut trouver des systèmes de développement nouveaux. On ose rêver. Nous sommes optimistes !

On pourrait vous accuser de jeunisme, l’âge n’est pas forcément un critère essentiel

Le changement est nécessaire. Sept ans, c’est déjà beaucoup. Le temps passe vite. Il faut faire les choses, il faut que ça bouge. C’est valable dans beaucoup de domaines.

Avez-vous constaté un état d’esprit particulier chez votre public depuis les événements ?

Nous n’avons pas senti une autre énergie. On ressent  peut-être un peu la situation actuelle, mais durant nos concerts, les gens se lâchent et laissent totalement les problèmes de côté. Donc on n ‘a pas senti de changement.

Un dernier message concernant tout ce qui se passe actuellement dans le pays ?

Le peuple doit se prendre en main et aussi regarder ce qui se passe autour, en Côte d’Ivoire par exemple. On ne peut pas laisser la place à la violence. Le Sénégal est un pays de liberté d’expression. On discutait avec des amis gambiens, ils nous disaient que ce qu’on peut se permettre de dire ici au Sénégal, ce ne serait jamais possible en Gambie. Donc, chaque personne doit s’impliquer pour accéder à un meilleur Sénégal. Chacun est son propre état, son propre président. Tous les jours, tu poses des actes qui affectent le développement du pays. C’est un message global qui touche chaque personne. Chacun de nous est garant de l’avenir de notre pays.