Les ordures ménagères sont devenues un véritable trésor pour les récupérateurs. Des centaines d’enfants, de jeunes et d’adultes survivent grâce aux objets récupérés, notamment à la décharge de Mbeubeuss. Ils s’adonnent, à longueur de journée, à la recherche de fer, de bouteilles, entre autres objets récupérés et vendus ou échangés contre du riz, du savon, etc.
Dakar ne dispose, pour le moment, que d’une décharge pour les ordures ménagères et autres déchets métalliques. Il s’agit de Mbeubeuss situé à Malika, dans la banlieue dakaroise. Tôt le matin, les klaxons des camions de ramassage sillonnent les rues et ruelles de Dakar pour collecter les ordures. Lesquelles sont acheminées à Mbeubeuss.
Dans cette décharge, la première chose qui vous frappe, ce sont les détritus de toutes sortes qui forment ainsi une montagne. Des vautours, des renards, des oiseaux à la recherche de leurs proies voltigent au dessus des déchets qui dégagent une odeur nauséabonde. Des enfants, des jeunes et des adultes vivent au quotidien au milieu de cette montagne à la recherche de « trésor » constitué de fer, de bouteilles, entre autres objets. Difficile de connaitre le nombre exact de récupérateurs qui se livrent à cette activité pour assurer leur survie.
Dès qu’un véhicule de ramassage d’ordures se pointe à Mbeubeuss, des gamins, des jeunes et des vieux l’envahissent pour vider le contenu, afin de trouver le meilleur butin au péril de leur vie. À la fin de la journée, ils amènent leurs produits dans des boutiques ou magasins.
Moustapha Ndong, la trentaine révolue, vêtu d’un boubou multicolore, fouille les poubelles à la recherche de son trésor. « Quand j’ai faim, je peux trouver de la nourriture, mais aussi du fer, des bouteilles que j’échange à la boutique contre du riz, du savon, etc.», a-t-il déclaré. À coté de lui, se trouvent deux enfants âgés d’environ 10 ans. Ils ont livré ce témoignage : « Je viens ici pour chercher du fer que je vais vendre aux boutiquiers », déclare Moctar Sène, le plus petit.
Fréquenter la décharge au détriment de l’école
Aliou Ndiaye, un enfant de 11 ans, explique que ses parents sont pauvres. Son père ne pouvant pas supporter ses frais scolaires, il a préféré aller faire fortune à la décharge de Mbeubeuss, au détriment de l’école. « Chaque jour, je suis ici pour rechercher du fer ou autres objets que je vends à 100 francs ou 150 francs le kilogramme », a-t-il soutenu. Il poursuit : « Mon père n’avait pas de quoi payer mes études. Je faisais la classe de CM2 (Cours moyen deuxième année, ndlr). Je devais avoir les fournitures au complet, sans compter la tenue de sport et l’uniforme ».
Mohamed Sy vit dans la même situation que son compagnon Aliou Ndiaye. Il nous explique que son père avait d’énormes difficultés pour subvenir aux besoins de sa famille. « C’est pour cela que je viens ici avec mon ami pour chercher du fer que je vais vendre. Avec cet argent, nos parents parviennent à résoudre certains besoins de la famille et à nous acheter des habits », a-t-il confirmé.
Seulement, les récupérateurs de Mbeubeuss regrettent les faibles sommes qu’on leur propose à la vente. « Vous voyez, nous ne gagnons rien du tout ici, malgré le fait que nous faisons un travail colossal. Mais, on n’a pas le choix. On est obligé de vendre notre butin à bas prix pour survivre », a confié Mamadou Diop, un jeune âgé d’une vingtaine d’année. Selon lui, « leur espoir repose sur ce travail, car nous parvenons à régler nos problèmes ». Mamadou Diop d’informer que le kilogramme de fer est vendu à 300 francs ; le bidon à 100 francs et la bouteille à 50 francs. Les commerçants, eux, en profitent pour revendre leurs marchandises à d’autres utilisateurs à des prix beaucoup plus élevés.
Exposition aux maladies
À la décharge de Mbeubeuss, les récupérateurs sont exposés à toutes sortes de maladies du fait de la présence de germes pathogènes responsables de nombreuses infections. Conséquences : ces récupérateurs, ne disposant pas de masques, sont exposés aux infections respiratoires aiguës, à la diarrhée. « La semaine dernière, j’avais des maux de ventre et j’avais aussi des problèmes pour respirer correctement. Nous savons que des maladies nous guettent chaque jour. Mais, comme on n’a pas le choix, nous sommes obligés de vivre ces genres de situation, afin de gagner notre vie », a déclaré Moustapha Ndiongue. Il poursuit : « Quand j’étais malade, j’avais des difficultés pour payer les ordonnances, parce que je ne gagne pas beaucoup ». Samba Diop, un jeune âgé de vingt cinq ans, affirme : nous ne pouvons pas « abandonner ce lieu, car nous y trouvons notre gagne-pain quotidien ». Il ajoute : « Nous sommes conscients que des maladies nous guettent. Heureusement que nous sommes maintenant immunisés, car nos organismes ont fabriqué des anticorps pour se protéger contre les microbes ». (Rire).
Ces risques sanitaires sont liés à l’insalubrité ambiante résultant des déchets urbains. En attendant que leurs conditions soient meilleures et que leur travail soit reconnu et valorisé, les récupérateurs continuent de fréquenter la décharge de Mbeubeuss pour vivre honnêtement.
2 Commentaires
Vautours
En Janvier, 2013 (05:20 AM)Mon Dieu! Comment un journaliste peut-il écrire ceci?
1- il n'y a pas de renard en Afrique
2- les renards ne voltigent pas que je sache.
Qu'elle est l'espérance de vie des ces gens qui risquent leur vies à patauger dans un milieu aussi pollué?
@vautours
En Janvier, 2013 (05:33 AM)Participer à la Discussion