Le cinquième hôte de la présente Cour d'assises de Dakar, Abdoulaye Ndiaye alias Diack, est un ancien militaire. Libéré des rangs de l'armée en 2003, au terme de la période de durée légale (Pdl), il a cherché à s'insérer dans la vie active en tentant à quatre reprises le concours de la gendarmerie. Ce n'est qu'à la cinquième tentative qu'il a finalement été reçu. Mais, comme si le destin s'acharnait sur lui, Abdoulaye Ndiaye ne va jamais avoir le plaisir d'enfiler sa tunique bleue. En effet, Alors qu'il s'apprêtait à rejoindre l'école de formation des élèves gendarmes, il a eu avec son beau-frère une violente altercation qui a viré au drame. Il sera interpellé, envoyé en prison pour le meurtre de son antagoniste puis traduit devant la présente session des Assises de Dakar. Hier, devant la barre de cette Cour, il s'est distingué par sa bonne mine et s'est exprimé avec assurance en utilisant le jargon militaire.
Pour lui rafraîchir la mémoire sur les faits qui lui ont valu sa comparution, lecture a été donnée des mentions de l'arrêt de renvoi, résumant les circonstances de ce drame. Selon ce document, tout est parti du 18 février 2007. Après une veillée de prière organisée en la mémoire de leur maman décédée en 2005, Abdoulaye Ndiaye alias Diack et son frère Mamadou Ibra Ndiaye en sont venus aux mains. Une altercation qui fait suite à une banale dispute relative au gaspillage noté de l'eau. Au cours de la bagarre qui s'ensuivit, Saly Guèye, épouse de Mamadou Ibra Ndiaye, s'est plainte auprès de ses frères Khalifa Ababacar Guèye et El H. Malick Guèye en indiquant avoir été violentée. Venus aux nouvelles, ces derniers ont été interpellés par Mamadou Ndiaye qui, d’un ton agressif, leur a demandé les raisons de leur présence sur les lieux. Pour toute réponse, il a eu droit à un violent coup de tête que lui a asséné un de ses beaux-frères. Alors éclata une bagarre rangée entre les membres des deux belles familles. C'est sur ces entrefaites que El H. Malick Guèye a pris le dessus sur son antagoniste direct, Mamadou Ndiaye, qu'il a envoyé à terre. Abdoulaye Ndiaye qui est allé s'armer d'un couteau s'est donc rué sur El H. Malick Guèye, en le poignardant au dos. La victime poussa un grand cri avant de s'affaler et de se vider de tout son sang.
Avisés par un anonyme, les éléments de la Brigade de gendarmerie de la Zone franche se sont déportés sur les lieux, d'où ils sont parvenus à récupérer l'arme du crime, un couteau de marque «Usa Saber», de type commando, aux multiples fonctions. À l'Hôpital Youssou Mbargane de Rufisque où le corps sans vie de la victime avait été déposé, les gendarmes ont constaté une blessure visiblement provoquée par une «arme tranchante, de 4 cm de large et de 15 cm de profondeur». Un constat conforté par le certificat de genre de mort délivré par le médecin légiste de l'hôpital général de Grand-Yoff, concluant à «une mort due à une plaie pénétrante avec lésion du poumon gauche et hémorragie interne et externe». Entendu au cours de l'enquête préliminaire, Abdoulaye Ndiaye qui n'a pas nié l'évidence a tout de même brandi la légitime défense et l'excuse de provocation, pour avoir reçu en premier un coup de tête de la part de ses antagonistes.
Mis face à l'économie de ces faits, l'accusé Abdoulaye Ndiaye, qui a une fois de plus reconnu être l'auteur dudit meurtre, s'est défendu que «le coup qu'il a donné à la victime n'était pas intentionnel». Des propos qui n'ont nullement convaincu le Parquet général qui, visant le caractère «extrêmement dangereux de l'arme, cumulé à la partie vitale atteinte, atteste à suffisance de l'intention de donner la mort. Ainsi, après avoir estimé que l'acte matériel du meurtre est manifeste, il a tout de même demandé à la Cour de faire bénéficier de circonstances atténuantes l'accusé. Avant de requérir 10 ans de travaux forcés. Un réquisitoire jugé sévère par les avocats de la défense, qui ont à leur tour brandi la thèse de la légitime défense et de l'excuse de provocation, arguant que leur client n'a fait que se défendre, après avoir été provoqué et attaqué. Ils ont cependant exhorté la Cour à tenir compte des circonstances atténuantes évoquées par l'Avocat général, avant de plaider la clémence. Rendant son verdict, la Cour a condamné Abdoulaye Ndiaye à 10 ans de travaux forcés et réservé les intérêts civiles
8 Commentaires
Hh
En Avril, 2011 (16:27 PM)Milk
En Avril, 2011 (16:27 PM)Eva
En Avril, 2011 (16:28 PM)Undefined
En Avril, 2011 (16:36 PM)Nar
En Avril, 2011 (16:40 PM)K
En Avril, 2011 (16:46 PM)Undefined
En Avril, 2011 (16:52 PM)trop de meurtres dernierement
hou il croient kils sont en plein tournage de cinema
c vraiment dommage il a maina foutu sa vie en l air pour une erreur plutot bete
Moi112
En Avril, 2011 (17:57 PM)Participer à la Discussion