Progression de 26% en un an : De plus en plus de Sénégalais assurent leur vie

Le secteur de l’assurance en Afrique se porte bien, du moins dans les pays membres de la Cica-Ré. Au Sénégal par exemple, l’assurance vie est en nette progression. Elle a connu une croissance de plus de 26% durant l’année 2014-2015.

Le secteur de l’assurance dans les Etats membres de la Conférence internationale des contrôles  d’assurances est bien parti. Ce sont là les propos de Kouamé Jean Baptiste, directeur général de la Cica-Re, en marge d’un séminaire régional qui se tient à Dakar du 20 au 24 juin. Il indique que par le passé, souscrire à une assurance vie c’était comme se jeter un mauvais sort. Aujourd’hui note-t-il, les choses ont beaucoup évolué dans les Etats membres de la Conférence interafricaine des marchés d’assurance (Cima). «Il y a des pays où l’assurance vie représente 30 à 40% du volume des primes. Cela veut dire que les choses sont en train de bouger. Si vous prenez un pays comme la Côte d’Ivoire l’assurance vie a  pris une importance non négligeable», se réjouit M. Kouamé. Bien entendu, le rythme de progression n’est pas partout le même. Au Sénégal, les choses sont beaucoup plus lentes qu’en Côte d’Ivoire et cela, indique le patron de la Cica-Ré, est dû au poids de la religion.
Pourtant ces 10 dernières années, le secteur de l’assurance a enregistré une croissance de 10%, selon le directeur des assurances au ministère de l’Eco­nomie des finances et du plan. «C’est vrai, notre pays n’est pas au niveau de la Côte d’Ivoire, mais l’assurance ne s’y porte pas mal», note Mamadou Dème. En témoigne les chiffres de l’année 2014-2015.  «On a eu la plus grande croissance de ces dix dernières années à savoir 17%. Surtout avec l’assurance vie qui était malheureusement incon­nue des populations. Elle a connu une croissance de plus 26%», révèle-t-il. Alors que de tout temps, l’assurance vie tournait à moins de 20%. Malgré cette progression, Le poids de l’assurance est encore faible dans l’économie et fait à peu près 1,3% du Pib.

Poids encore faible dans l’économie

Ces résultats enregistrés dans la zone est le fruit de groupes africains. Il ajoute que ces groupes rivalisent à chances égales avec des groupes d’assureurs étrangers qui, à l’époque, détenaient l’essentiel des affaires de la zone. 

Au niveau des paiements des sinistres, M. Kouamé note également des améliorations. «Cela a été un problème majeur par  le passé. Il y avait des retards, mais depuis ces dernières années la Commission régionale de contrôle des assurances ac­corde une importance capitale aux paiements des sinistres», souligne-t-il. Pour la solvabilité, la Commission de contrôle a proposé aux Etats des mesures pour permettre aux compagnies d’assurance d’avoir les moyens de faire face à leurs engagements. Et l’une des dernières mesures que les Etats ont prises, annonce le directeur de la Cica-Ré, c’est le relèvement du niveau du capital. «Aujourd’hui, le capital social minimum qui était de 1 milliard passe à 5 milliards de francs Cfa», renseigne le directeur général. 

Ainsi de bonnes perspectives s’ouvrent au secteur de l’assurance africain. Mais les responsables ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Ils comptent investir dans la formation. C’est l’objet de ce séminaire d’ailleurs qui va se pencher sur deux thèmes : «la pratique de la réassurance vie» et «l’assurance des risques techniques». «Nous comptons renforcer les capacités de nos cadres pour leur donner la maîtrise des aspects du risque, les techniques de l’assurance vie et de la réassurance. La Con­fé­rence internationale des contrôles d’assurances est créée en 1981 par 12 Etats. Il s’agit des 7 Etats membres de L’Uemoa et 5 Etats d’Afrique centrale, notamment le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Rca, le Tchad et tous les pays membres de la zone Cfa. Elle a pour but de promouvoir le développement de l’assurance et de la réassurance dans les Etats membres.