Ah les 25 ans… « Le quart de siècle ! », vous dira-t-on au moment de souffler votre 25e bougie. La fin de la jeunesse, de l’insouciance, des années folles,... de la vie quoi ! Si vous avez ou avez eu ces sensations à l’approche des 25-30 ans, pas de panique, il ne s’agit « que » d’une petite crise. Décryptage avec Stéphane Clerget, psychiatre et praticien dans le service de psychiatrie enfantine à l’hôpital de Cergy-Pontoise.
Oui, la crise des 25 ans existe bien. Mais rien à voir avec la crise d’adolescence. Ici, pas de surprise côté pilosité, le changement est plus émotionnel. « C’est la fin d’une période et l’entrée dans le monde adulte. On peut parler de deuil anxieux de sa jeunesse, explique le psychiatre, Avant, nous voulions vite devenir adultes pour être libre et autonome. Mais aujourd’hui, et notamment à cause de la situation économique actuelle, ça n’est plus vraiment le cas. Beaucoup de jeunes ne veulent pas grandir. D'ailleurs, les pédopsychiatres français considèrent que l’adolescence se termine véritablement à 25 ans, quand la croissance physique et l’évolution émotionnelle sont achevées ».
Une génération de Tanguy ? Selon Stéphane Clerget, la jeunesse n’a jamais autant été enviée qu’aujourd’hui. « On voit des hommes et des femmes de 30-40 ans qui font tout pour ressembler à des adolescents. Avant, on ne voyait pas ça… Les jeunes en ont conscience et veulent le rester. »
Et dans cette crise, le psychiatre y voit une période de tristesse et d’inquiétude pour l’avenir. « Les gens de 25-26 ans ont le sentiment d’être vieux parce que, pour eux la vraie jeunesse, c’est avant 25 ans. Ils se replient donc sur eux-même et ont l’impression que leur vie est terminée. »
S’investir dans des projets de vie
Autre facteur : le rapport avec les parents qui changent aussi. Ces derniers sont moins tolérants sur le fait de vivre toujours avec leur enfant. Une situation accentuée par la situation économique. « On reste vivre chez papa/maman parce que l’on n’a pas les moyens de se payer un appartement. Et si on n’a pas de moyens c’est aussi parce que l’on n’a pas un emploi stable en raison de la crise économique ».
Et pour vaincre cette mauvaise image de l’après 25 ans, Stéphane Clerget conseille de s’investir dans des projets de vie : familial, professionnel, associatif,… Et surtout, de« rencontrer de nouvelles personnes et pourquoi pas plus âgés pour se rendre compte que l’on peut être bien dans sa peau et être épanoui à 30-35 ans ».
Après tout, 25 ans ça n'est pas si dramatique. Puis, on passe tous par là, même les artistes...
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