Réchauffement climatique: Où irons-nous en vacances dans le futur?

« Alors, cette croisière en Arctique ? » « Génial, et toi, la rando au Groenland ? ». Voici à quoi pourraient ressembler les conversations à la machine à café dans quelques décennies. Déjà, ce mardi, une croisière à travers les îles du grand Nord canadien va emprunter pour la première fois un passage libéré par les glaces polaires sous l’effet du réchauffement climatique. Où passerons-nous nos vacances quand les températures moyennes auront grimpé de 2°C ou plus ?

Une rando au Groenland plutôt qu’un trek au Népal

Les pôles vont-ils devenir une nouvelle destination pour la randonnée ? D’après une étude publiée dans la revue scientifique Nature climate change, le Groenland a perdu 205 gigatonnes de glace par an entre 2003 et 2006, 256 gigatonnes par an entre 2006 et 2009, puis 363 gigatonnes par an entre 2009 et 2012. Ça fond au pôle Nord etd’après les scientifiques, il pourrait bien ne plus y avoir de glaces du tout durant l’été dès l’année prochaine.

Les bateaux de croisière pourraient ainsi en profiter pour emprunter des passages libérés des glaces, tandis que le Groenland finirait par être réellement le « pays vert » [Greenland en anglais], eldorado des randonneurs. Les treks en Himalaya pourraient eux être sérieusement compromis par la fonte des glaciers et les avalanches qui menacent les montagnes asiatiques.

Bali, c’est fini

D’après les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), le niveau moyen des mers du monde va s’élever de 26 cm à un mètre (selon les hypothèses de réchauffement) d’ici à la fin du siècle. Certains petits Etats insulaires devraient ainsi être engloutis par les eaux, à l’image des îles Maldives qui pourraient disparaître avant 2100. Les Kiribati, archipel du Pacifique, se sont elles préparées à être submergées dès 2050.

Sur les continents, les régions côtières seront menacées. L’Asie du Sud-Est devrait particulièrement souffrir de la montée des eaux : en Thaïlande, les risques d’inondations récurrentes vont toucher des zones de plus en plus grandes autour de Bangkok, d’après la Banque mondiale. Idem pour le Bangladesh, le Vietnam ou l’Indonésie : les villes situées sur un delta comme Hô-Chi-Minh-Ville ou Jakartas’enfoncent sous les eaux.

La Camargue a coulé

Il n’y a pas que les régions exotiques qui seront impactées par le réchauffement climatique. En France, plusieurs régions côtières françaises seraient submergéesdans l’hypothèse d’une élévation d’un mètre du niveau des mers : dans la suite des Pays-Bas et des côtes belges, la côte française jusqu’à Calais boirait la tasse, les marais du Cotentin deviendraient encore plus marécageux, le Morbihan, la région de Saint-Nazaire, la Vendée et la Charente pourraient voir leurs côtes reculer dans les terres. Sur les côtes méditerranéennes, tout le littoral entre Agde et Marseille seraient en danger de disparition.

Mais il n’y a pas que la hausse du niveau des mers qui va impacter nos vacances dans le futur. A la faveur du réchauffement, certaines espèces animales pourraient prospérer, rendant la baignade très dangereuse : un projet de l’Union européenne, baptisé Cubomed, a recensé des spécimens de Carybdea marsupialis, des cuboméduses cousines de la « méduse-boîte » mortelle, sur les côtes espagnoles. Si celles-ci sont peu urticantes, combien de temps faudra-t-il à leurs proches parentes pour remonter des eaux tropicales vers l’hémisphère nord ?