Venu de Dakar accompagner son marabout, convoqué par le tribunal correctionnel de Louga, le commerçant Khalifa Ababacar Ndiaye, né en 1972 à Dakar, domicilié à Yène Guèdj, a fini par être jugé séance tenante pour trouble à l’audience, rébellion et outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions. Reconnu coupable, il est condamné à deux mois de prison ferme après que le procureur a requis une peine de 6 mois ferme à son encontre.
Les faits qui lui ont valu cette peine d’emprisonnement de deux mois ferme se sont déroulés à l’audience correctionnelle d’hier du tribunal régional de Louga. Khalifa Ababacar Ndiaye, qui détenait par devers lui un téléphone portable, s’est vu intimer l’ordre d’éteindre son portable quand il a sonné. Quand le portable s’est mis à nouveau à sonner, ordre est donné par le juge pénal à l’huissier audiencier de service de récupérer l’appareil. Mais à la surprise générale, Khalifa a refusé d’obtempérer. Il était question, à partir de ce moment, de le considérer comme un mis en cause devant rejoindre le banc des prévenus. Niet, dira Khalifa qui opposa une résistance farouche aux gardes pénitentiaires qui voulaient le transporter dans la cave des détenus. Croyant l’incident clos, des cris et des protestations fusent de la cave où Khalifa est en train d’échanger des coups de poing avec les gardes. D’où l’urgence pour le tribunal d’évacuer ce cas qui commence à prendre de l’ampleur dans une salle d’audience connue pour sa solennité. C’est les menottes aux mains et sous une bonne escorte qu’il s’est présenté devant la barre, sans manquer de montrer sa désapprobation de se voir traiter de la sorte. Il a fallu que le tribunal fasse preuve d’autorité avec des propos convaincants et dissuasifs des juges mais aussi de son avocat commis d’office pour voir Khalifa revenir à la raison. C’est le moment choisi par le représentant du ministère public pour lui rappeler l’ampleur de la faute commise. «Le mis en cause s’est délibérément opposé à la décision d’expulsion et pire, il s’est rebellé contre une décision du magistrat, des faits condamnés par la loi», soutient le substitut du procureur qui, pour corriger le fautif, a requis une peine de six mois de prison ferme. Me Pape Seyni Mbodj, commis d’office pour défendre les intérêts de Khalifa, demande alors au tribunal de faire preuve de compréhension et de tolérance car son client a agi sous l’empire de la colère, même si la faute est punie par la loi. «Certes, nul n’est censé ignorer la loi, mais aussi nul n’est censé connaître la loi dans sa plénitude», dira Me Mbodj pour trouver des excuses à l’attitude de son client. «L’acte posé par mon client se passe de commentaire, mais il faudrait tenir compte de son état de santé. Car même s’il soutient devant la barre n’être atteint d’aucune maladie liée aux troubles mentaux, force est de reconnaître que son comportement qui sort de l’ordinaire nécessiterait une expertise médicale, et c’est sûr qu’un psychiatre aurait décelé des anomalies», soutient Me Mbodj qui plaide pour une application bienveillante de la loi.
La suspension de la séance par le juge pénal nous a permis de nous rapprocher du marabout avec qui Khalifa a quitté Yène pour venir à Louga. «C’est dans la nuit du mardi qu’il est venu chez moi pour solliciter des prières car d’après ses dires, il est dans des problèmes. Des déclarations qui se sont révélées exactes car après consultation, j’ai vu que réellement il est dans une mauvaise passe. C’est ainsi que je lui ai demandé d’attendre mon retour car je dois me rendre à Louga pour une convocation du tribunal. Khalifa a tenu à m’accompagner et c’est ainsi qu’on s’est retrouvé au tribunal de Louga», explique Thierno Amadou Bâ, le marabout. Très choqué par ce qui vient d’arriver à Khalifa, le marabout de prier pour que son talibé qui était venu solliciter des prières pour sortir d’une mauvaise passe ne soit pas contraint de séjourner en prison. Mais les prières ni les regrets du mis en cause devant la barre n’y feront rien. À la reprise de l’audience, Khalifa Ababacar Ndiaye, le perturbateur, s’est vu infliger une peine de deux mois de prison ferme. Son voyage à Louga, qu’il vient de découvrir pour la première fois, sera gratifié d’un séjour de deux mois, tous frais payés, à l’hôtel zéro étoile de la capitale du Ndiambour.
14 Commentaires
Man
En Novembre, 2010 (17:04 PM)Man
En Novembre, 2010 (17:04 PM)Nookhoor
En Novembre, 2010 (17:05 PM)Pff
En Novembre, 2010 (17:07 PM)Gouvernance, Notre Ennemi
En Avril, 2021 (10:48 AM)Unclesam
En Novembre, 2010 (17:13 PM)Ladyg
En Novembre, 2010 (17:15 PM)Mor Khaly
En Novembre, 2010 (17:16 PM)Diouf_na
En Novembre, 2010 (17:18 PM)Mor Khaly
En Novembre, 2010 (17:23 PM)Diouf_na
En Novembre, 2010 (17:24 PM)Makadam
En Novembre, 2010 (17:44 PM)O c'est vraiment dommage pour le talibe;
Sos
En Novembre, 2010 (19:14 PM)Ben Laden
En Novembre, 2010 (00:32 AM)à Bon Entendeur
En Novembre, 2010 (08:11 AM)Participer à la Discussion