VIOLENCE A ASCENDANT - Le calvaire des mamans battues par leurs enfants

Si les uns câlinent leurs mamans et les couvrent de cadeaux pour leur témoigner de leur affection à l’occasion de la fête des mères, d’aucuns n’ont pas le temps de dire «Je t’aime» à celle qui les a portés pendant 9 mois. Pis, ils les insultent et les tabassent. Ce phénomène de violence à ascendant prend de l’ampleur. Dans l’univers des mamans battues.

(Correspondance) – À l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a commémoré, hier, la fête des mamans. Une journée choisie pour rendre hommage à toutes les mères. Des cadeaux de tout genre, des  poèmes d’amour…, tout y passe. L’essentiel est de célébrer celle qui a porté une grossesse pendant 9 mois  avant de  surmonter les affres de l’accouchement. Ainsi, à l’occasion de cette commémoration, Walf GrandPlace est allé à la rencontre des mères victimes de violence de leurs propres fils.

Bien que le sujet soit rarement évoqué, le phénomène existe bel et bien dans ce pays. Elles sont nombreuses ces femmes dont les cœurs de mères passent sous silence les brutalités de leurs héritiers. Selon des sources policières, elles finissent souvent par porter l’affaire devant la justice. Parce que, se plaignent-elles, «pour un oui ou non, leurs descendants les corrigent».

D’après une source policière, ces enfants agissent souvent sous l’emprise de l’alcool, de la drogue... Des stupéfiants qui leur font perdre la raison. «Souvent, témoigne un policier, c’est après avoir pris un verre de trop que des garçons s’en prennent à leurs parents. Et puisque les pères ont la réputation d’être plus rigoureux avec leurs enfants et que les femmes sont par nature maternelles et très sensibles à certaines choses, c’est elles qui  subissent les affres de leurs fils.» «Le plus souvent, ces derniers sont dans un état second, n’hésitant pas à lever la main sur leurs mamans pour des questions parfois très futiles jusqu’à leur occasionner des blessures.» D’ailleurs, précise notre source, les fils qui violentent leurs mamans regrettent souvent leurs actes et demandent pardon. Par instinct maternel, ces femmes protectrices acceptent de fermer les yeux pour défendre leurs descendants qui récidivent.

Toutefois, il n’y a pas que les hommes qui maltraitent leurs mamans. En effet, les filles s’y mettent parfois. Souvent, ces dernières, si elles n’ont pas la force de battre leurs mères, s’adonnent à la violence verbale.

OUTRE LES DROGUES ET ALCOOLIQUES: Les malades mentaux terrorisent leurs mères

Il existe de ces mères à qui la vie n’a pas fait de cadeau. C’est le cas de celles qui ont mis au monde un enfant déficient mental. Ces mères de famille ignorent tout de la fête des mères. Leurs fils ont sombré dans la démence. Ce qui empoisonne leur vie. «Mon fils travaillait et subitement il a commencé à avoir des troubles de comportements. Lui si respectueux des grandes personnes manquait de respect à son père et à moi», témoigne une mère de famille. Et d’ajouter : «Il lui arrive de hausser le ton et de me bousculer dès que je lui interdis de commettre une bêtise. Mon enfant me harcèle aussi presque chaque jour, mais je le comprends.»

OUSTAZ ALIOUNE NDAO, ISLAMOLOGUE  : «Il faut retourner à l’éducation islamique»

Oustaz Alioune Ndao est catégorique. La violence est bannie par le Coran. «Dans le saint Coran, les parents occupent une place de choix. Il est recommandé de choyer ses parents et de les respecter au mieux.» Pour Ndao, il n’y a pas de pire violence que d’abandonner ses parents pour leur priver de l’amour et de la protection auxquelles ils ont droit pour avoir trimé pour la réussite de leur progéniture. Pour remédier à cela, Oustaz prône le retour de l’éducation islamique au sein des familles. Car, dit-il, «si l’enfant acquiert une bonne éducation rien ne pourra le détourner». «Il faut alors retourner à l’éducation islamique.»