Le constat est cruel pour le PSG et pour le meilleur buteur de la Ligue 1 Edinson Cavani (33 buts). Bien que le club parisien se soit procuré le plus grand nombre de «grosses occasions» cette saison dans les cinq grands Championnats européens (113), il n'en a converti en but que 47, soit un taux de conversion de 42% qui le classe sur ce critère au... 10e rang ex-aequo du Championnat.
Par «grosse occasion», le CIES-Observatoire du football, à l'origine de ce calcul publié lundi, entend «une situation de jeu dans laquelle un joueur devrait normalement marquer (duel avec le gardien ou tentative très proche du but)».
Lyon a aussi beaucoup vendangé
Ce constat en chiffres confirme que le PSG a une faculté sans pareil à se créer de grosses occasions mais qu'il en gâche aussi beaucoup malgré les statistiques individuelles de feu de son buteur uruguayen, seulement devancé à ce stade de la saison par le Barcelonais Lionel Messi (35 buts). Les deux équipes du «Big 5» qui suivent le PSG sur le critère des grosses occasions, le Barça (110) et la Roma (105), en convertissent respectivement 56% et 47%.
Lyon, quatrième équipe européenne sur ce critère, souffre du même mal que Paris. Pis même : sur 104 grosses occasions, l'OL en a converti seulement 42 (40%). Quel contraste avec Monaco, 7e équipe européenne pour le nombre de grosses occasions (95) et meilleure pour le taux de conversion parmi les équipes à plus de 90 grosses occasions (59 buts inscrits, 62%).
Monaco fait aussi la différence sur les «demi-situations»
Mais ce n'est pas tout. Le PSG a peut-être aussi (presque) perdu le Championnat pour une autre raison, également identifiée par le CIES : sa moindre capacité que l'AS Monaco à marquer des buts «sans opportunité nette disponible» - pour rependre la terminologie des chercheurs de Neuchâtel. Dans ces «situations de jeu sans grosse opportunité», le leader (et probable champion) monégasque se montre bien plus réaliste avec 36 buts contre 25 à son rival parisien.
Ce constat pourrait aussi expliquer le succès des leaders dans le reste du «Big 5». En Premier League, Chelsea est plus efficace que Tottenham dans les situations hors «grosses occasions» (41 buts à 34). En Serie A, l'écart profite aussi la Juve face à son dauphin de la Roma (37 à 27). Idem en Allemagne où le Bayern mène largement face au RB Leipzig au nombre de buts inscrits sur des «demi-situations» (40 à 25). L'écart est plus serré en Espagne où le FC Barcelone (1er avec 84 points) domine le Real Madrid (2e avec le même nombre de points et un match de plus à jouer) sur ce critère avec 42 buts contre 36.
Pourquoi certains clubs ont-ils une propension supérieure aux autres à marquer «sans opportunité nette disponible» ? «Au-delà du facteur chance, une plus grande rage de vaincre explique peut-être ces différences», avance le CIES.
«Grosses occasions» et autres situations en Ligue 1 (tableau du CIES)
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