Jeudi 23 mars, Nadège Chouat, numéro 2 de la cellule Afrique de l’Élysée, a profité d’une mission à Dakar pour rencontrer Ousmane Sonko, le leader de l’opposition sénégalaise. Une discussion de près de deux heures durant laquelle le candidat à la présidentielle du 25 février 2024 n’a pas manqué de «dénoncer des relations asymétriques» entre la France et le Sénégal. Lui «veut les rendre plus symétriques», explique-t-on à l’Élysée, s’il arrive à terrasser Macky Sall.Cette révélation du journal Le Monde fait débat depuis lors. Dans un entretien accordé à L’Observateur, Robert Bourgi, ancien avocat et conseiller politique, dénonce «une atteinte grave à la souveraineté de État sénégalais». Il dit : «Voilà enfin qu’au milieu des graves crises sociales qui secouent la France, il (Emmanuel Macron) décide de s’immiscer dans les affaires intérieures d’un État souverain et indépendant.»Bourgi poursuit : «Au nom de quoi le Président Macron le fait-il ? En vertu de quelle règle ? C’est la une atteinte grave à la souveraineté de l’État sénégalais. Que dirait le Président Macron s’il apprenait que des émissaires du Président Macky Sall, au pis fort des émeutes, avaient rencontré sur le sol français des leaders des gilets jaunes ou chefs des syndicats opposés au régime des retraites voulu par le Président français.»Il conclut avec une confidence : «Au début de l’année 2022, le Président Macky Sall a été saisi d’une demande de Valérie Pecresse, candidate des Républicains, à venir au Sénégal, à le rencontrer et à rencontrer la population française. Le Président Macky Sall a rejeté cette demande, car m’a-t-il dit, je n’ai pas à m’immiscer dans les affaires de la France surtout en période électorale et de plus, ce serait inamical vis-à-vis d’Emmanuel Macron que j’apprécie beaucoup et que j’affectionne.»
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