Le niveau du Bafing à Manantali (amont barrage) est de 208,32 m, ce 16 septembre 2025 à 8 h, dépassant la cote normale de la retenue qui est de 208,05 m IGN. La situation, qui sonne « l’impérieuse nécessité de procéder à des lâchers d’eau pour sécuriser l’ouvrage », s’accompagne de plusieurs aléas qui ont fini de fixer les populations riveraines du fleuve Sénégal en état d’alerte maximal. 

À Matam, malgré la tendance baissière observée du plan d’eau qui, après avoir atteint et dépassé la cote d’alerte de 8 m, se situe actuellement à 7,97 m, la vigilance reste toujours de mise. L’arrivée des nombreuses quantités d’eau des lâchers du barrage de Manantali, hante la quiétude des populations fortement angoissées par d’éventuelles inondations. 

Le même climat de peur est perçu dans le département de Podor où la cote d’alerte est de 5 m, la tendance à la montée de 3 cm observée autour du plan d’eau qui, de 5,3 m le 15 septembre 2025 à 8 h se situe à 5,6 m aujourd’hui, les risques de débordement du fleuve Sénégal se précisent de plus en plus. 

Alors que les stigmates de la dernière submersion survenue l’année dernière sont encore visibles et bien présentes dans les esprits, des chefs de village qui portent la voix des populations ne cessent d’interpeller les pouvoirs publics pour faire face aux inondations. 

En fin août 2024, les crues du fleuve ont causé un lourd préjudice à la région de Matam et d’autres localités de la vallée, en inondant les champs rizicoles, détruisant des infrastructures, y compris des routes et des bâtiments scolaires. En plus des pertes massives des récoltes et de la décimation du bétail, les inondations ont poussé à l’exode des milliers de  sinistrés qui avaient perdu leur habitation.