Malick Niasse a causé du tort à la Bibliothèque universitaire (Bu). Cet étudiant de 27 ans n'avait rien trouvé de mieux à faire que de « dérober des ouvrages pour les troquer », dit-il. Ce qui lui a valu une condamnation à deux mois de prison avec sursis pour abus de confiance. Il doit verser à la Bu la somme de 500.000F Cfa à titre de dommages et intérêts. En effet, à défaut d'avoir des ouvrages au programme, Malick Niasse, alors étudiant en Licence en Sociologie, avait mis en place une technique. Celle-ci lui permettait d'emprunter des livres à la Bu et de revenir prendre d'autres, sans restituer l'emprunt. Cette méthode lui a permis de dérober plusieurs ouvrages appartenant à ladite institution.
A en croire la Directrice de la Bu, Marième Diome, au total près de 20.000 ouvrages ont été dérobés à leur insu. Elle a estimé que le problème est grave puisqu'il s'agit d'un « patrimoine commun ». Dans sa déposition, elle a exigé du prévenu de dénoncer ses receleurs.
A sa suite, le responsable des Relations publiques a souligné que le mis en cause a dérogé à la règle qui donne droit l'étudiant en premier cycle qu'à deux livres par emprunt. Mais, il a aussi gardé par devers lui au moins six ouvrages de droits, a-t-il expliqué.
Pour s'expliquer sur les faits, l'étudiant a essayé de faire croire au tribunal qu'il a agi par inadvertance. « Je n'étais pas conscient des conséquences de mon acte. J'ai procédé ainsi pendant quatre mois, à défaut d'avoir des ouvrages de mon programme. C'est par la suite que je m'en suis rendu compte », a-t-il déclaré, non sans préciser que la technique n'est pas de lui.
A l'en croire, c'est à travers une discussion au Cafétéria entre étudiants plus anciens qu'il l'aurait découverte. L'assesseur de lui faire remarquer que sa version est difficile à avaler. Selon elle, comment il peut se permettre de parler d'inadvertance en présence de technique, de méthode, voire de modus operandi ? Suffisant pour que le procureur le traite de « mauvais étudiant ».
« En année de Licence, de surcroît boursier, tu te permets de dérober des livres qui ne sont même pas de ton programme, pour les vendre », a-t-il relevé. L'étudiant d'insister en disant qu'il n'a fait que les troquer pour avoir ses ouvrages au programme. « J'ai gardé par devers moi plus de quatre millions de nos francs appartenant aux étudiants de mon département, sans y toucher », s'est-il justifié.
Un argumentaire qui n'a pas empêché au maître des poursuites de requérir à son encontre l'application de la loi vu la constance des faits. Même son de cloche pour l'avocat de la partie civile, Me Ibrahima Thioub, pour qui le problème est « grand ». Ce faisant, il a estimé que le tribunal ne peut pas appréhender le problème sans un « dossier complet ». C'est pourquoi l'avocat a émis l'idée d'une enquête « exhaustive » pour arrêter les receleurs.
« La compréhension sollicitée »
La défense composée de deux avocats a plaidé coupable. Me Abdourakhmane Sow dit Lénine a sollicité la « compréhension » du tribunal pour lui faire bénéficier de sa clémence. « Je vous demande de l'excuser pour son geste. C'est un enfant qui s'est trompé », a-t-il conclu. Pour son collègue, Me Assane Dioma Ndiaye, son client est plutôt une « victime d'un système qui est loin d'être égalitaire.
Celui-ci fait fi de l'intérêt général ». Sur ce, il a demandé une application bienveillante de la loi à son endroit puisque, dit-il, il s'engage solennellement à ne plus recommencer. Dans son délibéré, le tribunal a retenu sa culpabilité. Il l'a condamné à deux mois d'emprisonnement assortis du sursis. L'étudiant en Sociologie doit verser 500.000F Cfa à l'Ucad.
Auteur: Pape Massar Sow Lematindafrique.com
Publié le: Mardi 21 Juin 2011
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