Rien jusqu’ici ne présageait la suppression du Sénat par le « chantre de la Sobriété », successeur d’Abdoulaye Wade et héritier d’une institution dont l’apport à la consolidation des acquis démocratiques de notre pays peine à convaincre.Macky Sall se présidentialise, pourrait on commenter au lendemain de sa décision courageuse de mettre fin à une polémique futile dont notre pays aurait pu faire l’économie. En déclinant le calendrier des élections sénatoriales initialement prévues pour septembre, le nouveau régime tombait dans le fameux « wax waxeete » et se mettait à dos une bonne partie de ses alliées de BBY, mais également une frange de la population, peu convaincue de l’utilité réelle d’un parlement bicaméral à l’américaine, une monstruosité institutionnelle à la fois inopportune et coûteuse.
C’est donc un concours de circonstances qui a amené ou plutôt a contraint le président Sall à « respecter » ses engagements conformément aux conclusions des Assises nationales que lui-même à déclaré partager. A en déduire que n’eussent été les inondations et leur lot de désagréments, le président aurait tout bonnement persisté dans sa volonté de maintenir l’institution, en dépit des protestations de tous parts. Faut-il l’en féliciter ? Certainement oui. Mais pas au point de lui décerner la palme d’or du courage politique ou le Goncourt du respect de la parole donnée, si ce n’est un « mackyage » à la fois d’intention (de caser des alliés politiques par le maintien du Sénat) et de contrainte (absence de choix et de justification).
La suppression du Sénat, faudrait-il le rappeler, ne figurait nulle part dans l’agenda présidentiel. Sans doute, Macky Sall a-t-il compris que du maintien ou de la suppression de l’institution, pourrait dépendre le second mandat auquel il aspire. « Merci le ciel, et vive les inondations ! », devrait se réjouir Moustapha Niasse, le leader de l’AFP, à la tête d’une institution pressentie pour occuper la deuxième place dans l’ordre protocolaire.
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