Les faits de tortures se sont déroulés dans l'entreprise chinoise de carrières de béton dénommée Diwaane, installée dans la concession minière des Industries chimiques du Sénégal (ICS). Les mises en cause, deux Chinois et un Sénégalais, aperçus dans une vidéo s'agenouillant sur la gorge d'un employé sénégalais réclamant son salaire, sont en garde à vue à la brigade de gendarmerie de Mboro, pour les besoins de l’enquête.
«D’ailleurs, une plainte a été déposée sur la table du procureur de la République de Thiès », informe Cheikh Mbaye Ndiaye, conseiller municipal à la mairie de Darou-Khoudoss, et vice-coordinateur de la plateforme Neugeu (Nouvel élan du cadre unitaire des générations utiles de Darou-Khoudoss).
La victime, Ibrahima Fall, un chauffeur de camion employé dans l’entreprise chinoise, revient sur les faits. « C’est quand j’ai relevé un collègue de service, que j’ai constaté des fissures sur le parebrise du véhicule, mais sans prendre le soin de signaler ça aussitôt. En vérité, je n’ai rien à voir avec ces cassures ».
Il poursuit : « La direction, par la suite, m'a fait une mise à pied de deux jours et quand j'ai demandé les raisons d’une telle sanction, ils ont corsé la mesure, avec une autre mise à pied d’une semaine de plus, sous prétexte que je n'avais pas le droit de piper mot et que je devrais, sans broncher, donc sans murmure ni hésitation, me contenter de la sanction qui m'a été infligée. C'est ainsi que j’ai demandé aux responsables de me signifier par écrit la mesure, exigeant une pièce (papier) justificative à déposer à l'inspection du travail. Ils ont catégoriquement refusé. J’ai, après, pris sur moi la décision d'aller à l'inspection du travail, pour exposer le problème, de A à Z. Là-bas, on m’a fait savoir que les Chinois ont fauté et ont m'a demandé de retourner travailler. Ce que j’ai fait. Je suis retourné au boulot, avec un système de pointage quotidien. Mais, à ma grande surprise, quand, à la fin du mois, j'ai réclamé mon dû, ils ont refusé de me payer, ce, jusqu'à la date du 10 juin 2024. Ce lundi, ils m'ont appelé et présenté un document à signer, accompagné d'une certaine somme d'argent. Ils m'ont exigé de signer d'abord avant de toucher à l'argent. Ce que j'ai refusé, leur faisant comprendre que je ne signerai pas avant d'avoir pris connaissance du contenu, mais aussi de l'estimation de la somme d'argent en question. C'est sur ces entrefaites que j'ai été pris à partie, torturé, violenté. Je demande que justice soit faite. »
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