Ils ont été les grands absents du débat, plutôt de la polémique nationale autour de l'interdiction du voile dans une école privée d'enseignement catholique majoritairement fréquentée par de musulmans et ce depuis des décennies. Les députés de l'hémicycle, tels des agneaux, sont restés très sages. Trop sages peut-être pour se laisser immoler par le mutisme au lieu de se saisir d'une question aussi sensible et cruciale pour le devenir des ces jeunes filles, des élèves dont l'éducation est aujourd'hui hypothéquée par une institution qui rejette le voile islamique, en parfaite violation des lois et règlements en vigueur au Sénégal.
En effet, il a fallu attendre la sortie musclée mais objective du khalife de Tivaouane pour que l'Etat, du moins le ministère de l'Education nationale daigne enfin lever le doigt. Un doigt timide brandi avec beaucoup d'hésitations et surtout sans conviction, devant la gravité des faits. Le khalife général des tidianes, en bon « Allemand », a asséné ses 4 vérités à des autorités qui peinent toujours à agir en responsables, eux qui étaient attendus pour trancher ce débat au lieu de persister dans un « masla » qui laisse penser que les Sénégalais ont en face d'eux, un Etat faible voire irresponsable, eu regard à l’état de pourrissement dans lequel s’enlise progressivement cette affaire d'islamophobie, l'affaire Jeanne d'Arc devenue un punching-ball dans les réseaux sociaux, contre la communauté catholique justement. Un amalgame regrettable, né du mutisme de l'autorité au plus au niveau. La question a fini de diviser le pays en deux camps : pour ou contre l’interdiction du voile dans les instituts privés d'enseignement catholique.
Aujourd'hui, si Ste-Jeanne d'Arc fait des pieds et des mains pour couper court à toute action en justice, c'est parce que les magistrats, eux au moins, peut-on espérer, ne resteront pas amorphes ou sans avis sur la question, après la récidive signée d’ « un institut qui n'a ni respect ni considération pour le Sénégal », pour reprendre les termes du khalife général des tidianes qui a tranché, en indiquant à l'Etat la démarche à suivre.
Pourtant, quand il s'est agi de fermer les établissements Yavuz Sélim, l’Etat avait employé la méthode forte malgré la détermination des parents d’élèves. Mais il faut reconnaître ici, que les parents d’élèves voilées de l’institut Sainte Jeanne d’Arc n’ont pas la poigne du président turc Erdogan. Et ils ne comptent que sur l'Etat pour sauver l'éducation de leurs enfants.
Auteur: Momar Mbaye
Publié le: Mercredi 11 Septembre 2019
![[PHOTO] La tenue de Diomaye Faye qui fait polémique sur les réseaux sociaux](https://image.seneweb.com/content/news/2025-52-26//thumb_1260x800_694e6548df43f_HA8v7UjcHr.png)
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