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LA TABASKI ET LES FILLES - Les amants fauchés, agneaux du sacrifice pour « mbaraneuses »

Auteur: Lesenegalais.net

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Fidèle à la recommandation divine, le prophète Ibrahim a entrepris de sacrifier son fils Ismaël. Dieu a envoyé l’Archange Djibril (ou Gabriel) lui apporter le mouton. Ce geste est perpétué à travers la Tabaski. De fidélité, hélas, il n’en est pas toujours question en matière sentimentale. Les « agneaux du sacrifice » sont les jeunes soupirants sans le sou. Ils laissent leur peau dans cette compétition d’élégance entre filles, par-dessus la commémoration religieuse. Ces « mbaraneuses », filles à garçons, courent, elles aussi, le risque de rendre à leurs bailleurs la monnaie de leur pièce. Au prix de leur honorabilité…

A l’approche de la fête de Tabaski, les rues sont toutes encombrées. On a l’impression d’être au marché avec les va-et-vient. Ceci est surtout remarqué chez les filles qui ne passent plus beaucoup de temps à la maison. C’est une fête musulmane, le jour où tous se gavent de viande fraîche mais, aussi, le jour de la rivalité entre filles. Cet antagonisme a trait à la beauté, c’est-à-dire avoir meilleur apparat que les autres en habits, chaussures, accessoires et se faire la tête avec le phénomène des cheveux naturels dont le coût dépasse, parfois, les 100.000 francs Cfa. Prises dans la fièvre de la fête, certaines filles déroulent des stratégies pour se faire belles au soir de la Tabaski. Le meilleur moyen d’avoir les équipements nécessaires, c’est de trouver un bailleur, voire deux à trois. D’où le "mbarane", une relation amoureuse où la règle est l’infidélité et dont la motivation fondamentale est le gain.

Les témoignages sont parlants. Eva, âgée de 23 ans, habitante de Castors, a l’air d’être loin de ce phénomène. Tel n’est pas le cas quand elle se livre. «Récemment, nous confie-t-elle, j’ai rencontré un homme très vilain qui a osé me demandé de sortir avec lui. Auparavant, je répondais rarement à ses appels téléphoniques. Mais, avec l’approche de la Tabaski, on se voit tous les jours. Au fait, c’est un fou à qui je soutire de l’argent quand je veux ». Feindre d’aimer un homme en lui prenant son argent n’est-il pas la porte ouverte à tous les compromis préjudiciables à l’honorabilité des filles ? Non, estime Eva qui soutient que le gars est satisfait par le simple fait de la voir. Le soupirant, assure-t-elle, ne reçoit même pas un bisou. En ce moment, ajoute-t-elle, « il m’a acheté un ganila et m’a donné 75.000 francs Cfa». Tout ce deal, affirme-t-elle, est fait à l’insu de son copain. Un amoureux qui a les poches trouées. «Mon homme ne travaille pas. Je compte même l’abandonner. Il ne me donne rien, même pas un body ! En plus, il me fatigue avec ses crises de jalousie. Actuellement, je me rabats sur mon ‘’mbarane’’ jusqu’au moment où je décrocherai le gros lot», laisse-t-elle entendre.  

Fatou Ndiaye vit cette même situation. Cette étudiante en Marketing, Master 2, se désole d’être sans boulot et ne peut plus compter sur ses parents. Son copain est, en même temps, son ‘’mbarane’’. Elle s’explique : « au fait, je suis avec lui mais je ne l’aime pas. On sort depuis plus de deux ans. Parmi tous les hommes que j’ai rencontrés, il n’y a que lui qui satisfasse mes besoins. Alors, que faire d’autre que de rester dans le couple ?»

Mlle Ndiaye compte-t-elle, un jour, épouser son homme ? Elle laisse voir une marque d’étonnement et lance : «Wooo, je ne le pense même pas ! Quand je verrai mon genre d’homme, sans doute, je ferai tout pour laisser tomber mon amoureux actuel. Ce n’est pas un problème !» Mais elle n’a pas voulu faire des révélations sur ce qu’elle donne en échange. Elle indique juste : « Avec lui, je me comporte comme toute fille normale qui forme un couple avec son copain ». Une déclaration à contours très vastes…

Les amourettes à intérêts financiers alimentent la chronique, comme un sujet récurrent. Pourtant, malgré les chansons d’alerte à ce sujet, les émissions de radio et télévision qui en parlent, des hommes continuent à être sourds et aveugles. Ils tombent dans le  piège à sous. Adama Fall, vendeur de chaussures au marché Gueule Tapée, la trentaine passée, en est un. Il n’a pas pu échapper au jeu d’une fille rencontrée il y a un mois. Il semble avoir été aveuglé par l’amour qu’il porte à la fille.  « Je ne sais pas si elle me fait le ‘’mbarane’’ ou pas. En tout cas, je l’aime trop et je lui fais pleins de cadeaux ». « En cette Tabaski, poursuit-il, je compte lui acheter tout ce qu’elle veut ». Cet amour est-il réciproque ? Adama concède : « Parfois, ma copine refuse de m’embrasser. Cela me fait un peu peur car elle s’énerve pour rien. Et je ne veux surtout pas la perdre !»

Auteur: Lesenegalais.net
Publié le: Samedi 29 Octobre 2011

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