En revenant sur l’accord signé avec l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales, le député Mbaye Dione a mis en garde le ministre de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires sur la revalorisation salariale imposée aux communes. 

Selon lui, cela risque de créer une crise durable. Entre coûts insoutenables, mairies incapables de payer et perspectives d’un Acte 4 de la décentralisation encore flou, l’élu réclame un traitement de fond.

Monsieur Dione est revenu longuement sur l’accord signé entre le gouvernement et l’Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales, pour dire que cet accord avait permis la suspension d’un mouvement de grève entamé en 2024, après plusieurs mois de paralysie dans les communes. 

Cependant, pour lui, les difficultés demeurent entières. Il rappelle qu’une circulaire du 17 juillet a été adressée aux maires pour leur demander de porter les salaires des agents communaux de 80 000 F CFA à 300 000 F CFA, conformément au protocole conclu avec les syndicats.

À la date du 31 décembre 2024, on dénombrait 16 000 travailleurs dans les collectivités territoriales, représentant une charge annuelle de 21 milliards F CFA. « Les communes n’ont pas ces moyens », avertit Mbaye Dione, soulignant que seules la ville de Dakar et quelques grandes communes peuvent absorber une telle augmentation. 

Selon lui, la mesure est “insoutenable” pour la majorité des municipalités et son application inégale crée déjà des disparités. « Certaines mairies paient, d’autres en sont incapables et cela pose un sérieux problème ». Il estime que le ministère a simplement différé le choc, et que celui-ci “risque de se retourner contre lui”, si une solution durable n’est pas trouvée.

Dans la foulée, l’élu a retracé l’historique des réformes successives — Acte I, Acte II, Acte III qui ont redéfini la décentralisation au Sénégal, tout en notant la naissance de nouveaux paramètres et défis. 

Il s’interroge désormais sur le contenu réel de l’Acte 4. « Que va changer l’Acte 4 ? Quels mécanismes pour corriger les déséquilibres actuels ? ». 

Mbaye Dione a toutefois salué la démarche inclusive du ministre de l’Urbanisme qui, selon lui, “associe largement les acteurs locaux” dans la conduite de « ses chantiers ».