Libération des joueurs pour la CAN : Blessures imaginaires et stratégies douteuses, le bras de fer de trop
À chaque édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), le scénario se répète. Entre décisions douteuses, blessures opportunément dégainées et pressions en coulisses, la libération des joueurs africains est devenue un terrain de manœuvres où les clubs européens ne se cachent même plus.
C’est d’abord la FIFA qui a ouvert la porte en grand au dérapage en autorisant les clubs à retenir leurs internationaux africains jusqu’au 15 décembre, à six jours du coup d’envoi de Maroc-2025. Une décision qui ressemble moins à une mesure administrative qu’à un cadeau taillé sur mesure pour les clubs européens, qui demandent toujours plus. Dans ce bras de fer entre sélections et clubs, le Sénégal en a connu des exemples pour cette édition.
Le cas d’Ismaïla Jakobs en est un. Okan Buruk, coach de Galatasaray, avait soutenu que le latéral sénégalais «n’est pas en mesure» de disputer la CAN, qu’il doit «rester en Turquie et terminer sa convalescence». Sauf que Jakobs a joué, hier, en Ligue des champions pour le club turc contre l’As Monaco.
Une réalité qui dynamite l’argumentaire turc. Et ce n’est pas la première tentative de cette formation. Déjà en octobre, Galatasaray avait prétexté une indisponibilité… alors que le joueur venait de fouler les pelouses. Une blessure très sélective, manifestement.
À Como, Cesc Fàbregas n’est pas en reste. Le technicien espagnol affirmait qu’Assane Diao «ne devrait pas partir», qu’il doit être “protégé”, qu’on le reverra “peut-être” contre l’Inter ou la Roma. Mais la réalité gifle là encore le discours. Diao a bel et bien joué contre l’Inter lors de la 14e journée, le weekend dernier.
Autrement dit, il n’est pas disponible pour la sélection sénégalaise, mais miraculeusement prêt pour le club. Une tendance désormais tellement répandue qu’elle ressemble à un manuel officieux du football européen.
À Sunderland, Régis Le Bris s’inscrit dans la même logique sur le cas Hibib Diarra. «Sa rééducation se déroule bien, mais nous ne voulons prendre aucun risque», avait martelé le coach des Black Cats. Habib Diarra est donc trop fragile pour la CAN, mais suffisamment important pour qu’on le garde “précieusement” pour la seconde partie de saison de Premier League.
Une stratégie subtile mais transparente: les clubs ne veulent pas courir de risques, sauf ceux qui servent leurs propres intérêts. Ce qui frappe, ce n’est pas seulement la mauvaise foi flagrante ou les contradictions criantes. C’est la banalisation de ces pratiques.
La CAN, troisième plus grande compétition internationale au monde, reste traitée par beaucoup de clubs européens comme, semble-t-il, un contretemps gênant, une parenthèse africaine dont il faut se protéger. Et certains clubs n’hésitent pas à déployer tout l’arsenal de pression, bluff médical, storytelling de précaution…
Commentaires (12)
Le fou avec un téléphone ! C'est certain qu'en te lisant, personne n'a envie de nous respecter !
Il faut aussi reconnaître que la programmation de la can cydu n’importe quoi. Que de joueurs s’y s’ont brisés . Pour ne citer que Christophe Sagna en 1986.
Le milieu de terrain, qui a déjà évolué avec le nouveau sélectionneur David Pagou, profite de cette relation pour intégrer l’effectif camerounais à la CAN.................Le milieu de terrain, qui remplace numériquement Brice Ambina (Valarenga), est un illustre inconnu. Licencié au Sinop Sport Clube, club de 6e division au Brésil, Mael Kamdem doit surtout sa sélection à sa relation avec David Pagou, qu’il a connu lors de son passage dans le club de Renaissance de Ngoumou, où le sélectionneur officiait. Le nouveau sélectionneur a donc préféré miser sur un homme de confiance plutôt qu’un élément de qualité supérieure.
Il n’empêche que le choix pose question. Car jamais le Cameroun n’avait convoqué un joueur évoluant dans une division aussi basse d’un championnat étranger. Actuellement, Sinop Sport Clube appartient à la 2e division de l’État du Mato Grosso, en dessous de la Serie D et du Championnat d’État. Mael Kamdem vient toutefois juste d’arriver en provenance de Penarol-AM, qui évolue dans la division supérieure.
Maintenant il y'a un problème qu'on occulte souvent. A la limite personne n'en parler et il est un élément qui rend le problème plus complexe. La coupe du monde la coupe d'Europe et la copa américa sont toutes organisées tous les 4 ans. la CAF a fait le choix d'organiser la CAN tous les deux ans. Il faut envisager de jouer la CAN tous les 4 ans ca va régler une bonne partie du problème
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