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Avec la correspondance d'Epstein, une plongée dans les cercles de pouvoir

Auteur: AFP

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Avec la correspondance d'Epstein, une plongée dans les cercles de pouvoir

Les milliers de documents publiés cette semaine esquissent les réseaux tissés par le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein, de l'ex-prince Andrew récemment déchu à l'ancien conseiller influent de Donald Trump Steve Bannon.

Parmi ces documents rendus publics mercredi par une commission parlementaire, une correspondance électronique qui s'étend sur une dizaine d'années, entre 2009 et 2019, année où le riche financier s'est suicidé en prison.

. Andrew, prince déchu

Un échange de courriels vient confirmer que le contact entre Epstein et Andrew, déchu de ses titres royaux fin octobre, n'a pas été définitivement rompu fin 2010, comme l'affirmait le frère du roi Charles III.

Quelques mois plus tard, le 4 mars 2011, Epstein fait suivre à Andrew un message reçu d'un journal britannique, The Mail on Sunday, avec une série de questions sur l'affaire naissante adressée à Ghislaine Maxwell, l'ancienne compagne du financier, condamnée depuis à vingt ans de prison pour exploitation sexuelle.

"Quoi? Je ne suis au courant de rien. Qu'allez-vous répondre?", s'inquiète le fils de la reine Elizabeth II.

"J'ai demandé aux avocats de G (Ghislaine Maxwell) d'envoyer une lettre. (...) C'est tellement salace et ridicule que je ne sais pas trop quoi répondre", répond Epstein.

"S'il vous plaît faites en sorte que tout communiqué ou document juridique établisse clairement que je ne suis PAS impliqué et que je ne savais et ne sais RIEN au sujet de toutes ces allégations, insiste Andrew. Je n'en peux plus de cette situation."

. Bannon, ex-maître à penser de Trump

Epstein entretient en 2018 une correspondance nourrie avec Steve Bannon, un des principaux idéologues du mouvement trumpiste. Au total, une soixantaine de courriels.

En juillet, Epstein propose à Bannon de l'aider à diffuser sa pensée ultraconservatrice en Europe.

"Si vous voulez vous y frottez, vous allez devoir y passer du temps. L'Europe à distance, ça ne fonctionne pas. (C'est) beaucoup, beaucoup de face-à-face et de serrages de mains", lui conseille le riche financier.

"C'est faisable mais chronophage, reprend-il. Nous pouvons vous organiser des tête-à-tête avec de nombreux dirigeants. Il faudra rester huit, dix jours, et revenir dans les deux semaines qui suivent."

"D'accord à 100%. Comment je fais ça ?", questionne Bannon. "A votre disposition pour en parler", répond Epstein.

. Larry Summers, ancien ministre de Clinton

"Comment ça va la vie fortunée et dissolue?", l'interroge le 27 octobre 2017 Larry Summers, ministre des Finances sous Bill Clinton devenu président de Harvard dans les années 2000.

"Quand nous nous verrons, je m'efforcerai de vous fasciner avec des histoires folles sur Washington!!!", s'amuse Epstein.

"DjT (Donald Trump) est le type le plus chanceux du monde en termes d'opposition, d'économie, etc", estime notamment Larry Summers, en demandant à son interlocuteur de "NE PAS REPETER".

D'une conférence à laquelle il participe, "le point de vue général, (c'est que) Donald est un clown, de plus en plus dangereux en matière de politique étrangère", retient l'économiste.

"Trump - limite fou", écrit à son tour Epstein en décembre 2018.

Leurs échanges se poursuivent jusqu'en 2019.

Des hommes politiques internationaux apparaissent également au fil de la correspondance électronique, comme l'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak, en 2013 et 2015, ou l'ex-ministre français Jack Lang, en 2017 et 2018.

. Kathryn Ruemmler, ex-conseillère à la Maison Blanche

Avec Kathryn Ruemmler, ancienne conseillère à la Maison Blanche sous Barack Obama jusqu'en 2014 et avocate, les premiers échanges datent de la même année, les plus récents de 2019.

"Je vais monter sur scène. La première partie de ma présentation est sur Trump", adresse-t-elle à Epstein en mai 2016.

"Escroc, ça résume tout", répond-il.

"Je sais à quel point Donald est véreux", lui écrit-il en août 2018.

Quelques mois plus tard, en décembre, "vous devriez peut-être dire à vos amis démocrates que traiter Trump comme un parrain de la mafia, c'est ignorer le fait qu'il a un pouvoir extrêmement dangereux", lance Epstein.

Auteur: AFP
Publié le: Vendredi 14 Novembre 2025

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