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Dominique Strauss-Kahn fait son mea culpa devant les Français

Auteur: RFI

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A l’occasion de sa première interview depuis son arrestation à New York au mois de mai, Dominique Strauss-Kahn a admis dimanche 18 septembre 2011 avoir eu une « relation inappropriée » avec la femme de chambre du Sofitel mais a nié toute violence à son égard. Admettant qu’il avait « beaucoup perdu dans cette affaire », il a confirmé qu’il ne s’immiscerait pas dans la primaire socialiste.
 
C’était l’événement médiatique les plus attendu de la rentrée : la première interview de Dominique Strauss-Kahn depuis son arrestation à New York, un direct sur le plateau du journal de 20 heures de TF1, la chaîne la plus regardée de France. Alors que certains socialistes lui avaient conseillé de garder le silence, l’ancien directeur du Fonds monétaire international n’a éludé aucune question lors d’un entretien qui a duré 23 minutes. Il a d’abord reconnu avoir eu « une relation inappropriée » avec Nafissatou Diallo, la femme de chambre du Sofitel de New York qui l’avait accusé de viol.
 
« C'était une faute »
 
 
Il a en revanche nié avoir usé de violence et réfuté qu’il s’agissait d’une relation tarifée. L’air grave dans son costume noir lors de l’ouverture du journal, DSK s’est montré combatif durant toute la durée de l’interview, brandissant même le rapport du procureur de New York pour se défendre et appuyer ses propos. « Ce qui s'est passé ne comprend ni violence, ni contrainte, ni agression, ni aucun acte délictueux. C'est le procureur qui le dit, ce n'est pas moi », a-t-il insisté.
 
« Ce qui s'est passé, c'est non seulement une relation inappropriée ; mais plus que ça : une faute vis-à-vis de ma femme, mes enfants et de mes amis, des Français », a-t-il repris avant de préciser qu’il n’avait « pas l’intention de négocier » avec la plaignante lors du procès civil qui aura lieu aux Etats-Unis. Après avoir reconnu avoir « eu très peur » et s’être senti « broyé » par la machine judicaire américaine, DSK n’a pas écarté l’hypothèse qu’on lui ait tendu un piège, « c’est possible, nous verrons », a-t-il glissé.
 
Les accusations de Tristane Banon ont également été évoquées, une tentative de viol remontant à 2003 qu’il a à nouveau qualifié d’ « imaginaire ». « J'ai été entendu comme témoin. J'ai dit la vérité, que dans cette rencontre, il n'y avait eu aucun acte d'agression, aucune violence. Je n'en dirai pas plus », a-t-il conclu sur le sujet.
 
Discret durant la primaire
 
L’ancien ministre du gouvernement Jospin a également confirmé avoir eu l’intention de se présenter à l’élection présidentielle avant l’affaire, précisant qu’il ne serait « évidemment pas » candidat. « J'ai manqué mon rendez-vous avec les Français. J'ai tout perdu dans cette histoire », a-t-il regretté. « Je comprends que cela ait choqué, je l'ai payé lourdement, je le paie toujours ».
 
Tout en saluant Martine Aubry pour avoir été très présente durant toute l’affaire, DSK a dit qu’il ne s’immiscerait pas dans la primaire socialiste et a appelé de ses vœux une victoire de la gauche. Réfutant la notion d’avoir commis un « acte manqué », il a reconnu avoir beaucoup réfléchi et dit qu’il avait perdu ce qu’il appelle sa « légèreté » (ndlr envers les femmes) « pour toujours ».
 
POUR UN EFFACEMENT DE LA DETTE GRECQUE
Interrogé dans la dernière partie de l’interview sur la situation économique de l’Europe, Dominique Strauss-Kahn a laissé entendre que la solution à la crise actuelle de l’euro serait un effacement pur et simple de la dette grecque. « La dette, on voit bien qu'elle est massive et qu'il faut la réduire à tout prix, sauf au prix de la stagnation et de la récession », a-t-il affirmé. Après avoir reproché aux dirigeants européens de ne pas « prendre la mesure de l'ampleur » de la crise dans la zone euro, il a déclaré qu’il fallait « accepter de prendre sa perte ». « Tout le monde doit la prendre, les Etats et les banques » a-t-il estimé. « Je ne crois pas que l'euro soit en difficulté, mais je crois que la situation est très sérieuse », a-t-il poursuivi. « Si nous ne réagissons pas vite, dans 25 ans, l'Europe sera une terre de désolation avec des forts taux de chômage et des systèmes de protection à la dérive », a-t-il prédit.
 
Auteur: RFI
Publié le: Lundi 19 Septembre 2011

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