Elon Musk porte plainte contre Apple et OpenAI
Le réseau social X et la start-up xAI, entreprises d'Elon Musk, accusent Apple et OpenAI d'avoir formé une alliance illégale pour entraver la concurrence sur le marché de l'intelligence artificielle (IA) générative sur les smartphones.
Dans la plainte déposée lundi devant une cour fédérale au Texas, le milliardaire allègue que le fabricant de l'iPhone et l'éditeur de ChatGPT se sont mis d'accord pour intégrer l'assistant IA sur les smartphones d'Apple, tout en bloquant des rivaux comme Grok, l'assistant IA de xAI.
"C'est l'histoire de deux monopoles qui unissent leurs forces pour assurer leur domination continue dans un monde désormais propulsé par la technologie la plus puissante jamais créée par l’humanité: l’intelligence artificielle", indique la plainte en guise d'introduction.
X et xAI affirment qu’Apple détient 65% du marché des smartphones aux États-Unis, tandis qu’OpenAI contrôlerait au moins 80% du marché des assistants d'IA générative grâce à ChatGPT.
Apple et OpenAI ont annoncé leur partenariat en juin 2024, intégrant le célèbre assistant IA à certaines fonctionnalités de l'iPhone, notamment son assistant vocal Siri.
Selon la plainte, cet accord donnerait à ChatGPT un accès exclusif à "des milliards de requêtes d’utilisateurs" provenant de centaines de millions d'appareils.
Elon Musk accuse également Apple de manipuler le classement de l'App Store pour favoriser l'application ChatGPT, tout en retardant l'approbation des mises à jour de l'application Grok.
Ses entreprises réclament plusieurs milliards de dollars de dommages et intérêts ainsi qu’une injonction permanente pour mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles alléguées. Elles demandent en outre un procès devant un jury.
"Cette nouvelle plainte correspond bien au comportement récurrent de M. Musk, caractérisé par le harcèlement", a réagi un porte-parole d'OpenAI.
Apple n'a pas immédiatement répondu à une sollicitation de l'AFP.
Elon Musk a fait partie de l'équipe de onze personnes qui a fondé OpenAI en 2015, mais il a quitté l'entreprise en 2018 et ne cesse de l'attaquer sur X et devant les tribunaux depuis le succès phénoménal de ChatGPT fin 2022.
Il a entrepris une action en justice contre la star de la Silicon Valley qui aurait, selon lui, trahi ses valeurs, mais a aussi proposé de la racheter.
OpenAI a riposté en avril avec une plainte contre le milliardaire, l'accusant de mener une "campagne acharnée" pour lui nuire.
Ce mois-ci, Elon Musk a redirigé son courroux contre Apple, qui favoriserait selon lui ChatGPT sur l'App Store, la plateforme de téléchargement des applications mobiles.
"Apple agit de manière à rendre impossible pour toute entreprise d'IA autre qu'OpenAI d'atteindre la première place sur l'App Store, ce qui constitue une violation manifeste des règles de concurrence", a lancé le milliardaire sur X.
Ces accusations ont déclenché une passe d'armes avec Sam Altman, cofondateur et patron d'OpenAI.
"C'est une affirmation remarquable compte tenu de ce que j'ai entendu dire à propos d'Elon qui manipulerait X pour son propre bénéfice et celui de ses entreprises et pour nuire à ses concurrents ainsi qu'aux personnes qu'il n'apprécie pas", a notamment écrit le dirigeant sur X.
Sam Altman "ment comme il respire", a renchéri Elon Musk, qualifiant son message de "connerie".
Apple a de son côté assuré dans une déclaration que l'App Store était "équitable et exempt de tout parti pris".
"Nous mettons en avant des milliers d'applications via des classements, des recommandations algorithmiques et des sélections éditoriales effectuées par des experts selon des critères objectifs", a indiqué le groupe californien.
En retard dans l'IA générative, Apple a lancé en 2024 "Apple Intelligence", une série de fonctionnalités dopées à l'IA, notamment grâce à son contrat avec OpenAI.
Au-delà des accusations d'Elon Musk, l'App Store est vivement critiquée par de nombreuses autorités et entreprises.
Epic Games, l'éditeur du jeu vidéo Fortnite, et de nombreux autres développeurs accusent Google et Apple d'avoir un duopole sur le marché des applications mobiles avec leurs systèmes d'exploitation mobile iOS et Android, et d'abuser de leur position dominante en imposant leurs propres plateformes de téléchargement et de paiement, et en prélevant des commissions importantes sur les dépenses des utilisateurs.
Un tribunal américain a estimé fin 2021 qu'Apple ne pouvait plus imposer aux éditeurs d'applications de passer par l'App Store et son système de paiement.
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