Cinq personnes ont été arrêtées et mises en examen en Espagne après qu'une jeune fille de 14 ans a été vendue contre 5.000 euros, du whisky et des denrées alimentaires. Parmi les responsables, se trouvaient les deux parents de l'adolescente.

Transaction sordide en Espagne. En janvier dernier, un couple issu de la communauté rom et installé en Navarre, dans le nord de l'Espagne, a vendu leur fille de 14 ans à une autre famille en échange de 5.000 euros, de denrées alimentaires et de 5 bouteilles de whisky. Les acheteurs, une famille résidant à Pla d'Urgell, avaient pour ambition de marier la fillette à leur fils, relate notamment le média local Segre dans un article mis en ligne le 8 novembre.

Les mis en cause avaient déscolarisé la jeune fille et l'ont forcée à faire la manche durant de nombreux mois. Cette dernière a été retrouvée par les forces de l'ordre dans la ville de Borges Blanques, en Catalogne.

Le couple l'ayant achetée, leur fils, ainsi que les parents de la victime ont été arrêtés pour traite d'être humain en vue d'un mariage forcé. L'adolescente a ensuite été conduite dans un centre de protection, où elle bénéficie actuellement de soins et d'un soutien spécialisé.

Le trafic d'enfants en hausse

Depuis 2009, les Mossos d'Esquadra (forces de l'ordre locales), ont recensé près d'une vingtaine de cas de mariages forcés dans la zone catalane du Ponent. D'après des données publiées par la police locale, neuf concerneraient des adultes et les autres des mineurs. Le plus grand nombre de cas a été signalé entre 2010 et 2020, la plupart du temps par l'entourage des victimes, mais parfois directement par les personnes concernées.

En mars 2025, une experte de l'ONU avait tiré la sonnette d'alarme sur la hausse de la traite des enfants à travers le monde. Ce crime jugé «peu coûteux et peu risqué» continue de se développer et d'évoluer à l'intérieur des États, comme à l'échelle transnationale. Selon le dernier Rapport mondial sur la traite des personnes, les enfants comptent pour 38% des victimes identifiées dans le monde. Cela représente une augmentation sensible par rapport à 2019.

Une hausse qui concerne majoritairement les petites filles et les femmes : «Cette augmentation est particulièrement marquée chez les filles. En outre, le nombre réel d’enfants victimes est probablement beaucoup plus élevé que le nombre signalé. Les enfants sont souvent peu visibles parmi les victimes de la traite, ce qui fait que le nombre de signalements est inférieur à la réalité», avait alors dénoncé la politicienne marocaine Najat Maalla M’jid devant l'Assemblée nationale des Nations unies.