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France: une journée «noire» de grève contre les mesures d'austérité

Auteur: rfi.fr

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France: une journée «noire» de grève contre les mesures d'austérité

Les syndicats appellent jeudi 18 septembre à une journée de grève pour protester contre les mesures budgétaires « d'austérité » annoncées cet été par le gouvernement. La mobilisation s'annonce particulièrement suivie avec comme principal mot d'ordre la justice sociale et fiscale. Les différentes organisations (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) défileront côte à côte pour la première fois depuis 2023 - date de la très forte mobilisation contre la réforme des retraites. 

Plus de deux ans après ces mobilisations qui avaient rassemblé plus d’un million de personnes dans les rues, les syndicats espèrent réitérer leur tour de force. Les autorités attendent 800 000 personnes ce jeudi dans les grandes villes et les quelque 250 cortèges annoncés un peu partout en France. C’est bien plus que la journée citoyenne « Bloquons tout » du 10 septembre dernier qui avait rassemblé 200 000 personnes, selon la police.

Les motifs de colère s’accumulent. Entre les annonces de restrictions budgétaires et l’instabilité politique, les syndicats espèrent peser sur le débat public. Ils sont largement soutenus par une population qui dénonce les injustices sociales et fiscales. Les organisations insistent sur la politique de précarisation du gouvernement et réclament des efforts partagés, avec une attention particulière à la taxation des hauts patrimoines. Le changement de Premier ministre et l’abandon de la suppression de deux jours fériés ne sont pas parvenus à apaiser le dialogue.

Les autres revendications portent notamment sur la défense du service public, l’abandon des coupes budgétaires et l’opposition à une nouvelle réforme de l’assurance chômage. Les syndicats s’inquiètent également du gel des prestations sociales et de la désindexation des pensions de retraite.

Pour Frédéric Souillot, le secrétaire général de Force ouvrière, « les militants sont prêts à la mobilisation. La colère, elle était sourde et bien là, elle va s’exprimer dans la rue et elle va s’exprimer dans la rue et par la grève. Il faut vraiment qu’il y ait une prise de conscience », explique-t-il.

Et d'ajouter : « Ce que j’aimerais, c’est que les politiques, quels qu’ils soient, assument leurs responsabilités. Ils ont géré le budget de l’État, les 1 000 milliards de dette depuis 2017 supplémentaires et aujourd’hui, la facture du “quoi qu’il en coûte”, on nous la présente acquis au plus grand nombre, c’est-à-dire aux travailleurs. Et quand on présente la facture aux travailleurs, les travailleurs disent stop. »

Le secrétaire général de Force ouvrière rencontrera le Premier ministre Sébastien Lecornu lundi prochain. Les représentants syndicaux maintiennent la pression sur le gouvernement espérant peser sur les décisions budgétaires et notamment la taxation des hauts patrimoines.

Un important dispositif déployé

Les autorités s’attendent ainsi à une mobilisation très importante avec entre 50 000 et 100 000 personnes à Paris. La manifestation intersyndicale doit s’élancer de la place de la Bastille, en passant par la place de la République jusqu’à celle de la Nation, il pourrait y également avoir un millier de militants radicaux. Les services de renseignement attendent jusqu’à 8 000 individus à risque sur l’ensemble du territoire. Environ 80 000 policiers et gendarmes sont mobilisés sur l’ensemble du territoire.

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, dit craindre la présence de nombreux casseurs dans la capitale. Des militants habillés en noir, cagoulés et qui s’attaquent aux boutiques et au mobilier urbain. C’est l’image que redoutent les autorités en marge de la manifestation parisienne. Le renseignement territorial s’attend à ce que 1 000 black blocs ou activistes prennent la tête du cortège.

Afin de faire face à d’éventuels débordements, 6 000 policiers et gendarmes sont mobilisés. Les centaures, ces nouveaux blindés de la gendarmerie, mais aussi des hélicoptères et des canons à eau seront aussi déployés en appui. Et pour tenter d’intercepter d’éventuels groupuscules violents, des contrôles et des fouilles sont prévues à la sortie des stations de RER et de métro ainsi qu’aux portes du périphérique. Devant le cortège, deux unités de force mobile seront déployées, tandis que d’autres forces mobiles se déplaceront cachées sur les flancs du parcours. L'objectif est de s’adapter à une contestation parfois mouvante et imprévisible.

Une fois les blacks blocs dispersés, les policiers ont pour consigne de retourner sur les flancs du cortège pour éviter toute provocation policière.

Les perturbations à prévoir

La circulation des trains sera perturbée dans toute la France, selon la SNCF. Sur les lignes Intercités, un train sur deux est prévu et un sur trois pour les TER. Pour les TGV, « quelques perturbations sont à prévoir [...], mais l’ensemble des clients devrait pouvoir voyager ». Du côté de la RATP, à l’exception des lignes automatiques, le métro ne circulerait qu’aux heures de pointe, c’est-à-dire entre 6h30 et 9h30 puis entre 16h30 et 19h30. Pour les RER, le trafic est également perturbé.

L’ensemble des personnels hospitaliers sont appelés à la grève par l’intersyndicale. Du côté des médecins, la principale fédération syndicale, la coalition « Action praticiens hôpital » (APH) appelle à « soutenir » le mouvement. Dans les établissements de santé, l’administration a toutefois le pouvoir de réquisitionner une partie des personnels pour maintenir la « continuité des soins ». Les pharmaciens, mobilisés contre une baisse du plafond des remises commerciales sur les médicaments génériques, sont appelés à une « fermeture massive » des officines et à manifester, selon les deux principaux syndicats du secteur, l’USPO et la FSPF.

La FSU-Snuipp, premier syndicat du primaire, prévoit qu’un tiers des enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) seront grévistes. À Paris, ce syndicat estime même à plus de 45 % le taux de grévistes, avec au moins 90 écoles fermées. Dans les collèges et lycées, les syndicats appellent aussi à se mobiliser. La nomination de Sébastien Lecornu n’a « pas fait redescendre la colère », estime Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du secondaire.

Les huit syndicats représentatifs des 5,8 millions d’agents de la fonction publique appellent unanimement à la grève contre les mesures d’économies. La dernière mobilisation significative remonte au 5 décembre 2024, quand près de 20 % des agents de la fonction publique de l’État, éducation nationale en tête, avaient défilé notamment contre l’allongement du délai de carence. Dans le viseur des organisations cette fois : la suppression de 3 000 emplois publics et le gel des rémunérations annoncé par le précédent gouvernement.

Auteur: rfi.fr
Publié le: Jeudi 18 Septembre 2025

Commentaires (3)

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    Bernard il y a 4 heures

    Pourquoi dites vous ajournée noire, pourquoi pas ajournée blanche. Tout ce qui est négatif on ramène aux noires et les journalistes africains reprennent comme les journalistes européens. faut faire la communication comme eux, ils le font .

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    @Bernard il y a 4 heures

    Je ne pense pas qu'il faille imaginer du racisme dans ces expressions. Il s'agit essentiellement de signifier le côté rempli ou vide. On dit bien "une année blanche" ce qui est encore beaucoup plus négatif. Ou encore tirer à blanc, blanc-bec, blanc seing, un examen blanc, bac blanc, etc... Il faut arrêter de tomber dans des exagérations à ce point on va juste passer pour des complexés paranoïaques.

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    Bebert il y a 1 heure

    Bernard tu es un cancre complexé ....va t'informer et vit ta ta vie ..de nègre parce que pour toi tout semble lié à la couleur de l'épiderme......quand la pluie menace le ciel est comment ?...ces expressions ont vu le jour alors que les locuteurs ne savaient même pas qu'il y avait d'autres couleurs que la leur...

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    Xeme il y a 1 heure

    Enfin, on parle des manifestations en France contre la politique d'austérité. Mais, on ne parlera jamais de certains éléments de ces manifestations.
    On ne fera pas comprendre que la faillite de la France a deux principales causes: le soutien à l'Ukraine avec son pendant de boycott de la Russie et les mesures de lutte contre le fameux faux réchauffement climatique. Ces deux politiques, toutes deux de transferts de fonds des caisses de l'état français, ont en commun d'être des opérations de blanchiment de capitaux. L'argent des états, par la politique de pions mondialistes installés à la tête de ces états, est transférer aux maîtres satanistes sous couvert d'urgence de soutenir l'Ukraine ou de combattre la modification climatique.
    On ne fera pas comprendre que systématiquement toute manifestation en Occident actuellement s'accompagne d'un soutien à la Palestine par une condamnation d'Israël et un hommage à Charlie Kirk par une exigence de la liberté d'expression.
    NB: Je rappelle que les satanistes ont assassiné Charlie (Hebdo) pour pouvoir marcher pour le droit d'insulter le prophète au nom de la liberté d'expression, et ils ont assassiné Charlie (Kirk) pour combattre la liberté d'expression qui critique le génocide israélien de la Palestine.
    Moralité: quand on contrôle les médias, on peut faire avaler n'importe quelle imbécilité à certaines personnes.

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