Les funérailles de l'ancien vice-président américain Dick Cheney, l'un des principaux architectes de la guerre en Irak, ont eu lieu jeudi à Washington en présence du gotha politique du pays, mais sans Donald Trump, pas invité en raison de l'inimitié réciproque entre ces deux républicains.

"Pendant nos années de mandat ensemble, les jours calmes comme les plus durs, il était tout ce qu'un président devrait attendre de son numéro deux", a déclaré l'ex-président George W. Bush, lors du service funéraire à la cathédrale nationale de Washington.

Ses huit années à la Maison Blanche, entre 2001 et 2009, s'étaient faites aux côtés de Dick Cheney comme vice-président.

"Dans les moments d'épreuve, Dick Cheney était un modèle de concentration, de vigilance, et de sang-froid", a ajouté le 43e président des Etats-Unis.

L'ex-élu du Wyoming, décédé le 3 novembre de complications liées à une pneumonie, était réputé comme un homme de l'ombre, agissant en coulisses pour influer en particulier sur la politique étrangère des Etats-Unis. Au point d'être reconnu comme l'un des vice-présidents les plus puissants de l'histoire du pays.

A une époque marquée par le terrorisme, y compris sur le territoire des Etats-Unis, la guerre et les changements économiques, ce néoconservateur restera connu comme l'un des "faucons" interventionnistes qui ont joué un rôle central et hautement controversé dans la décision d'envahir l'Irak en 2003.

En tant que ministre de la Défense entre 1989 et 1993 sous George Bush père, il avait orchestré l'opération Tempête du désert contre l'invasion du Koweït par le président irakien Saddam Hussein.

L'ancien vice-président fut aussi l'un des plus grands défenseurs des techniques américaines d'interrogatoire poussées, largement considérées comme de la torture.

Républicain inconditionnel, Dick Cheney n'avait pas soutenu Donald Trump à la dernière présidentielle, le jugeant inapte à occuper le Bureau ovale. Sa fille Liz, ex-élue républicaine au Congrès, a été l'une des rares voix anti-Trump dans son camp.

L'actuel président n'avait d'ailleurs pas présenté de condoléances au moment de l'annonce de sa mort.

Un responsable de la Maison Blanche a précisé jeudi à l'AFP que Donald Trump n'avait pas été invité aux funérailles.

L'ex-président Joe Biden, de même que les anciens vice-présidents Dan Quayle, Al Gore, Mike Pence et Kamala Harris étaient en revanche présents dans la cathédrale.

L'année dernière, Donald Trump avait qualifié Dick Cheney de "roi des guerres interminables et absurdes, gaspillant des vies et des milliards de dollars".