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AGRESSIONS HOMOPHOBES, À QUAND UNE VRAIE PROTECTION DES LIBERTÉS INDIVIDUELLES ?

Auteur: africain.info

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L’histoire du lynchage des homosexuels de Beni Mellal a fait le tour du web marocain, traversant même les frontières jusque chez nos amis les Français, et s’invitant au passage sur le plateau du «Petit journal».

Les interprétations de l’incident diverses et les avis, dans la rue et sur les réseaux sociaux sont partagées, entre ceux qui réclament la dépénalisation et ceux qui crient au scandale, le débat est encore loin d’être clos !

Car en effet, lorsqu’il s’agit d’homosexualité au Maroc, un pays musulman selon la Constitution, toutes les voix sont contre, à quelques rares exceptions.

Mais est-ce une raison de faire «justice» soi-même? Comment peut-on combattre le hooliganisme, les violences dans les stades, en faire «Le sujet» de discussion  sur toutes les chaines audiovisuelles nationales, parler de sensibilisation des jeunes, et en même temps permettre que ces même jeunes puissent agresser publiquement des personnes, sans qu’ils soient souvent inquiétés ?

La violence n’est pas justifiable ! Et seules les instances compétentes et concernées ont le droit et sont en mesure d’appliquer la loi, sinon le pays sombrera dans l’anarchie, et on ne serait pas bien différents des tyrans «Daechiens» qui coupent des têtes pour un oui ou pour un non.

Que l’homosexualité soit toujours un tabou dans le Royaume Chérifien, on le sait, mais ce qui n’est pas tolérable, c’est cette tendance qu’ont certains Marocains à s’autoproclamer défenseurs des mœurs et des valeurs et se permettre de lyncher, agresser et tabasser des citoyens, avec ou sans raison.

L’histoire des homosexuels de Beni Mellal n’est pas une première. L’agression homophobe d’un jeune travesti à Fès avait créé la polémique l’année dernière. Celui-ci avait été sorti de force d’un taxi pour être sauvagement tabassé par une foule en rage, devant un public demandeur. Quelques semaines après ce malheureux incident, une autre affaire liée aux libertés individuelles avait suscité l’indignation de l’opinion publique, celle de la «minijupe d’Inezgane»,  lorsque deux jeunes filles qui se rendaient au souk d’Inezgane, se sont retrouvées encerclées par une foule à la sortie d’un magasin, à cause, dira-t-on, de leurs tenues jugées inappropriées.

Et ça ne s’arrête pas là ! Parce que les Marocains sont également devenus de grands défenseurs de la cause animale. la semaine dernière, à Salé, une centaine de jeunes se sont attaqués à une maison accusant la propriétaire de sorcellerie. Selon les agresseurs, cette femme aurait introduit une photo d’un jeune homme dans la bouche d’un chat pour ensuite la coudre…

Ce qui est révoltant dans ces histoires, c’est que les agresseurs ne sont jamais inculpés sur-le-champ, mais bien après que la voix de l’opinion publique s’élève, comme c’était le cas justement pour les filles d’Inezegan, qui se sont retrouvées au poste de police à la place de leurs agresseurs.

A quand une loi (vraiment appliquée) qui garantisse au citoyen marocain sa liberté individuelle, sa liberté d’expression, liberté d’opinion… ?  Tant que le gouvernement ne sanctionnera pas sévèrement ses actes barbares pour donner l’exemple et dissuader les émules, des incidents pareils se reproduiront aux quatre coins du Maroc. La preuve, cette histoire de Beni Mellal n’est pas une première!

Auteur: africain.info
Publié le: Mardi 05 Avril 2016

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