Bénin : Le film du coup d’Etat manqué du dimanche 7 décembre 2025
Le Bénin a failli basculer sous régime militaire, le weekend dernier. Des hommes en treillis ont tenté de déposer le président Patrice Talon, dimanche. Mais l'opération a échoué, grâce à l’intervention des forces loyalistes et de l’armée nigériane appelée à la rescousse.
L’acte 1 du plan : Kidnapper ou neutraliser des hauts gradés de l’armée
Hier lundi 9 décembre, un Conseil extraordinaire des ministres s’est réuni sous la présidence de Patrice Talon. La séance a été élargie aux ministres conseillers et au haut commandement militaire. L’ordre du jour portait essentiellement sur les événements du dimanche 7 décembre.
On retient, du point fait par le porte-parole du gouvernement, que les mutins « avaient planifié de démettre de ses fonctions le président de la République lui-même, de soumettre les institutions de la République et de remettre en cause l’ordre constitutionnel établi ».
Pour ce faire, ils ont entrepris, dans un premier temps, de neutraliser ou de kidnapper certains officiers généraux et supérieurs de l’armée. C’est ainsi qu’ils se sont rendus la nuit, vers 2 h au domicile du directeur du cabinet militaire du président Talon, le général Bertin Bada. Ce dernier a réussi à leur échapper, mais ils ont mortellement blessé son épouse.
Informé des manœuvres des mutins, le commandement militaire a sollicité l’appui de la base militaire de Togbin, pour aller à la rescousse du général Bada. Mais le peu de diligence de cette base a conduit à demander au commandant de celle-ci, le colonel Faizou Gomina, de se rendre chez M. Bada. Une fois sur les lieux, celui-ci est violenté et fait otage.
Entre-temps, cap a été mis sur le domicile du général Abou Issa, chef d’Etat-major de l'armée de terre, « qui a opposé une farouche résistance aux mutins » avant d’être « kidnappé plus tard par une équipe supposément venue en renfort ».
Acte 2 du plan : se saisir de la personne de Patrice Talon
C’est à partir de ce moment que le commandement militaire a eu la confirmation que la mutinerie venait de la base militaire de Togbin. Autour de 5 h, ces soldats, déterminés, se sont rendus au domicile du chef de l’Etat où « la garde républicaine les attendait » de pied ferme.
« Un rude combat s’en est suivi, tant les mutins tenaient à contrôler la situation afin de se saisir de la personne du président de la République. Celui-ci, aux côtés des éléments de la garde républicaine, a vécu les violents affrontements en direct, avec des victimes des deux côtés, jusqu’à ce que les assaillants débordés par la farouche résistance des soldats loyaux, battent en retraite ».
Mais comme ils ne voulaient pas s’avouer vaincu, ils ont investi les locaux de la télévision nationale, qu’ils ont contrôlé pendant un temps, y faisant une déclaration qui tournait en boucle.
Dans cette déclaration, ils annonçaient la destitution de M. Talon et l’installation d’un comité militaire de la refondation présidé par le Lieutenant-Colonel Pascal Tigri.
Echec et mat
Plus tard, ces mutins seront chassés des lieux par les forces loyalistes. Dans leur fuite, ils ont abandonné certains de leurs éléments qui ont été aussitôt arrêtés.
On croyait la situation maîtrisée, mais ces soldats n’étaient absolument pas prêts à rendre les armes. Ils ont ouvert un autre front à la base militaire de Togbin où ils disposaient encore de blindés.
Les forces loyalistes se mobilisent très rapidement et encerclent la base. Ils étaient prêts à donner l’assaut, mais vu que la base se trouvait dans une zone d’habitation,le président Talon et le commandement militaire ont renoncé à autoriser des combats à l’arme lourde. Ils craignaient que ces affrontements ne fassent des victimes collatérales au sein de la population.
La situation réclamait quand même une intervention. Ils ont alors décidé de procéder à des frappes aériennes chirurgicales. C’est ainsi que l’armée nigériane est entrée en scène.
Ses avions de combat ont mené des frappes dans la base en fin de journée. Ce qui a permis d’immobiliser certains engins blindés.
« Les derniers assaillants, ayant vu les manœuvres préparatoires, ont pris la clé des champs. Le contrôle de la base a alors été repris ».
Cette installation militaire est actuellement occupée par « une force en attente de la CEDEAO composée de soldats nigérians arrivés dans la nuit du dimanche à lundi pour soutenir les efforts de l’armée républicaine. De même, toujours dans le cadre de la coopération sous-régionale, une force spéciale est venue de la Côte d’Ivoire en cette même fin de journée du dimanche pour se positionner à Cotonou en vue d’autres actions si besoin en était ».
Les derniers assaillants, dont le lieutenant-colonel Pascal Tigri, sont toujours en fuite. Le chef d’Etat-major de l’armée de terre, le général Abou Issa, et le colonel Faizou Gomina, ont déjà été libérés.
Commentaires (2)
tu n''es pas chez vlad petit bernardin ?
SVP, arrêtez de copier bêtement les mensonges de la presse corrompue. Qui a vu des photos de morts ou de blessés? Qui a vu un seul dégat causé par une arme? Qui a vu un avion tirer? Qui a vu des militaires combattre? Comment des militaires qui font un coup d'état peuvent disparaitre du jour au lendemain, sans laisser aucune trace? Vous n'avez pas remarqué que c'était une mise en scène envoyant des militaires sans conviction faire une déclaration à la TC
V et quelques heures après, un ministrs bien habilllé vient les contredire ? Vous ne voyez pas qu'il y'a beaucoup de gaps liés à l'information, ce qui est une preuve claire que c'était un coup monté comme celui qui est arrivé récemment en Guinée Bissau. ce sont les méthodes du néocolonialisme. Créer des incidents et monter des preuves pour tromper l'opinion. Maintenant, attendons le voir la suite.
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