Congo : Malgré déjà 40 ans au pouvoir, Sassou-Nguesso vise un nouveau mandat
A la tête du Congo de 1979 à 1992 et en continu depuis 1997, Sassou-Nguesso, 82 ans, a été investi par son parti pour la présidentielle de mars 2026
A82 ans, Denis Sassou-Nguesso ne compte pas lâcher les rênes de la République populaire du Congo. A la tête de son pays depuis plus de quatre décennies cumulées, le chef de l’Etat a été désigné mardi candidat de son parti à la prochaine élection présidentielle.
Il a dirigé le Congo-Brazzaville sous le régime du parti unique de 1979 à 1992, avant d’être battu lors des premières élections pluralistes par Pascal Lissouba. Il est revenu au pouvoir en 1997 à la faveur d’une guerre civile, puis a été élu en 2002 et réélu en 2009. En 2015, il a fait modifier la Constitution pour supprimer la limitation à deux mandats présidentiels.
Les militaires en renfort pour la présidentielle
Le sixième congrès ordinaire du Parti congolais du travail (PCT), tenu du 27 au 30 décembre, « a investi Denis Sassou-Nguesso comme candidat à l’élection présidentielle de mars 2026 », a déclaré Antoinette Kebi, deuxième rapporteur du congrès, sous des acclamations nourries.
La présidentielle est fixée au 22 mars. Le vote des militaires est prévu cinq jours plus tôt afin de garantir l’ordre public le jour du scrutin, mesure déjà appliquée lors de précédents scrutins.
L’opposition dénonce « un système verrouillé »
Des représentants de la société civile et de l’opposition ont par contre critiqué mardi soir la décision du PCT, réclamant une alternance au sommet de l’Etat. La désignation du président à sa propre succession « reflète la logique d’un système verrouillé, greffé à un réseau de corruption et d’impunité », a ainsi réagi Trésor Nzila, directeur exécutif du Centre d’actions pour le développement (CAD), principale organisation de défense des droits humains au Congo.
Pour Clément Mierassa, dirigeant du Parti social-démocrate congolais (PSDC), « en choisissant Denis Sassou-Nguesso comme candidat en 2026, le PCT veut coûte que coûte conserver le pouvoir. C’est un moment triste pour notre pays ».
En avril 2023, trois formations d’opposition, sans représentation parlementaire, ont lancé une « Alliance pour l’alternance démocratique en 2026 ». Cette plateforme regroupe notamment le Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD) de l’ancien président Jacques Joachim Yhomby Opango, décédé en 2020, ainsi que le Mouvement des républicains (MR) et le Parti du peuple (PAPE).
Un pays riche en pétrole
Pays d’environ six millions d’habitants, riche en pétrole et en ressources forestières mais où la majorité vit sous le seuil de pauvreté, le Congo voit ses scrutins remportés par Denis Sassou-Nguesso systématiquement contestés par l’opposition depuis 2002.
Deux figures de l’opposition à la présidentielle de 2016, le général Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa, restent détenues après des condamnations à vingt ans de prison pour « atteinte à la sécurité intérieure » en 2018 et 2019. Les deux hommes avaient vivement contesté la victoire officielle de Denis Sassou-Nguesso, crédité cette fois-là de 60 % des suffrages.
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