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Détenue dans une prison mauritanienne, une Guinéenne interpelle le général Doumbouya :  « Nous souffrons ici… venez nous chercher »

Auteur: Seneweb Guinée

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Détenue dans une prison mauritanienne, une Guinéenne interpelle le général Doumbouya :  « Nous souffrons ici… venez nous chercher »

Partie à la recherche d’un avenir meilleur, Fatoumata Binta Bah, coiffeuse de profession, vit aujourd’hui un véritable calvaire. La jeune Guinéenne, détenue dans une prison en Mauritanie, lance un cri du cœur au président Mamadi Doumbouya pour venir en aide à plus d’une centaine de ses compatriotes incarcérés avec elle.

Dans un entretien accordé à VisionGuinée, elle raconte avoir quitté le pays dans l’espoir de rallier l’Europe par la voie maritime. « J’ai payé 15 millions de francs guinéens pour embarquer à bord d’une pirogue », confie-t-elle.

Selon elle, près de 300 candidats à l’immigration irrégulière ont pris le départ depuis le port de Bonfi, dans la commune de Matam (Conakry). Derrière cette traversée, un réseau bien structuré de passeurs : « Le propriétaire de la pirogue vit en Europe. Celui qui récupère l’argent est à Conakry, son nom de famille c’est Sacko. Je l’ai rencontré à travers un ami vivant en Espagne. Certains ont payé 15 millions, d’autres 20 millions GNF », révèle-t-elle.

Ce rêve d’eldorado s’est toutefois transformé en cauchemar. Fatoumata Binta Bah affirme que plus d’une centaine de migrants ont péri en mer. « Il y avait des enfants, des femmes enceintes… Plusieurs sont morts. On n’avait même pas de quoi manger », témoigne-t-elle avec émotion.

Elle soutient que, contrairement à certaines rumeurs, il ne s’agissait pas d’un naufrage : « Nous sommes arrivés jusqu’en Mauritanie. Des Sénégalais nous ont ensuite pris pour continuer vers l’Espagne. Ils ont des gris-gris et des chapelets : quand ils te frappent avec, tu perds connaissance. Je l’ai vu de mes yeux », raconte-t-elle, encore sous le choc.

Arrêtée avec plus d’une centaine de Guinéens, elle déplore leurs conditions de détention. « Nous sommes en prison en Mauritanie. Notre seul crime, c’est d’être migrants », dit-elle.

Depuis leur arrestation, aucun soutien officiel n’est venu. « Nous sommes là depuis plusieurs jours. Personne n’est venu nous voir. On dirait que nous ne sommes pas des Guinéens. Il n’y a ni consul ni ambassadeur ici », se désole-t-elle.

Face à cette détresse, elle adresse un appel pressant au chef de l’État : « J’appelle le président Mamadi Doumbouya à venir nous aider. Nous sommes aussi des Guinéens. Nous souffrons ici. Venez nous chercher », implore Fatoumata Binta Bah.

Auteur: Seneweb Guinée
Publié le: Mardi 18 Novembre 2025

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