Calendar icon
Wednesday 03 December, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

Guinée-Bissau: la commission électorale annonce qu'elle ne publiera pas les résultats des élections

Auteur: RFI

image

Guinée-Bissau: la commission électorale annonce qu'elle ne publiera pas les résultats des élections

En Guinée-Bissau, moins de sept jours après la prise de pouvoir par les militaires et la suspension de l’ensemble du processus électoral, la Commission électorale nationale a, pour la première fois, convoqué la presse mardi 2 décembre. Elle a annoncé qu'aucun résultat de la présidentielle ne sera finalement publié. Cela alors que lors de sa visite lundi, la Cédéao mais aussi l’opposition et la société civile ont appelé à la publication des résultats de la présidentielle.

Il est impossible de publier les résultats de la présidentielle et des législatives, affirme la Commission électorale (Céni) mardi 2 décembre, car les procès-verbaux des résultats dans les régions ont été confisqués par l’armée. Les procès-verbaux de la capitale Bissau, tout comme les téléphones et ordinateurs de l’instance chargée d’organiser les élections, ont aussi été confisqués par les militaires le jour du coup de force.

Le processus électoral, perturbé à l’une de ces étapes clefs, ne peut être repris, ni achevé, affirme la Commission électorale dans cette première prise de parole publique depuis le coup d’État. C’est aussi ce qu’elle dit avoir expliqué à la délégation de la Cédéao lundi.

La conférence de presse n’a duré que quelques minutes. Le président de l’instance électorale, Npabi Cabi, qui avait été détenu cinq jours dans les locaux de la Commission nationale électorale avant d’être libéré dimanche, était présent. Les traits tirés, il n’a pas prononcé un mot, alors que plusieurs sources évoquent de possibles pressions exercées par la junte au pouvoir. La presse n’a été autorisée à poser aucune question.

L’opposition et la société civile de leur côté continuent d’affirmer qu’il est possible de compiler les résultats avec les procès-verbaux existants, sachant que chaque représentant de candidat en a obtenu une copie. Pour le porte-parole du parti historique de l’opposition, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée (PAIGC), cette déclaration a été faite sous la contrainte. C'est ce qu'explique Muniro Conte. « Nous savons tous que la Céni est sous pression. Il faut dire qu'il n'y a pas de conditions de sécurité pour l'annonce des résultats. Là, c'est raisonnable, c'est acceptable. Mais quand on dit que c'est une question de saisie de données, cela ne correspond pas à la vérité. Les données ont été sauvegardées ».

Pour l’opposition, les Procès verbaux existent tous puisque les représentants des candidats à la présidentielle en ont reçu une copie, comme l’explique Fernando Dias. L'opposant se cache à l’ambassade du Nigeria et revendique la victoire à la présidentielle. « Si Monsieur le président de la Céni a perdu ses données, il faut demander aux gens de venir ensemble et faire la comparaison, indique l'opposant. Donc, pour nous, il est encore possible d'annoncer les résultats électoraux parce que ce n'est pas seulement la Céni qui a des données. Nous tous avons des données. J'ai gagné les élections et je sais même avec quel pourcentage. »

Sept organisations de la société civile ont signé mardi 2 décembre un pacte social pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel, la libération des détenus, la publication et le respect des résultats de cette double élection. Au même moment, le tout nouveau gouvernement de transition tenait son premier conseil des ministres.

Les options de la reprise du processus démocratiques semblent se réduire

Si la délégation de la Cédéao, menée par le président en exercice Julius Maada Bio, a appelé lundi 1er décembre au retour à l’ordre constitutionnel, elle n’a pas obtenu la libération de l’ensemble des détenus, pas plus que la publication des résultats. La Cédéao promet de se pencher sur le cas de la Guinée-Bissau lors d’une réunion extraordinaire des chefs d’État de la région le 14 décembre prochain.

La ligue guinéenne des droits de l’Homme exprime sa déception mardi matin. Elle se dit inquiète pour les personnes qui sont toujours en détention, dont l’opposant historique Domingo Simoes Pereira, tout comme un membre de son équipe de campagne et un cadre de son parti, le PAIGC. Le procureur général de la Guinée-Bissau Fernando Gomez est également toujours en détention.

Enfin, Fernando Dias, candidat de l’opposition, qui revendique la victoire à cette présidentielle, a lui obtenu la protection du Nigeria et l’asile politique, comme l’a confirmé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué le 1ᵉʳ décembre.

Auteur: RFI
Publié le: Mercredi 03 Décembre 2025

Commentaires (1)

  • image
    Xeme il y a 3 heures

    Tout est fait pour voler à l'opposition sa victoire, sous le regard approbateur de la CEDEAO. Et toujours c'est pour l'intérêt de la France.

Participer à la Discussion

Articles Tendances