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L’Afrique, principale victime du trafic de faux médicaments

Auteur: france24

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Les faux médicaments sont un fléau qui tue plus de 800000 personnes par an à travers le continent africain. Selon l’Organisationmondiale de la santé (OMS), 1 % des médicaments qui circulent dans les pays développéssont des contrefaçons, mais ce ratio peut atteindre 10 à 15 % dans les paysémergents et 30 % dans les pays en développement. 

Pour sensibiliserle public, une vaste campagne internationale a été lancée sur les médias et lesréseaux sociaux sous le hastag "#LeMedicamentDeLaRueTue", àl’initiative de la Fondation Chirac, et en partenariatavec RFI et France 24. La campagne s’adresse "au grand public, toutparticulièrement africain", note la fondation. Car si tous les pays sonttouchés par le phénomène, les pays africains sont en première ligne : selonl’OMS, 30 % à 70 % des médicaments qui se vendent en Afrique sontcontrefaits.

Les médicaments vitaux, premières cibles du trafic

Le trafic estd’autant plus dangereux qu’il cible en Afrique plus particulièrement desmédicaments vitaux. "Des médicaments essentiels sont concernés : lesantibiotiques, mais aussi les médicaments pour traiter le paludisme, latuberculose ou le sida", explique Bernard Leroy, directeur de l’Institut de recherche anti-contrefaçon demédicaments (Iracm) àFrance 24. "En France, il s’agit plus de médicaments contre le troubleérectile, les amaigrissants ou les anabolisants", compare-t-il.

Des malades se retrouvent ainsi à consommer des produits falsifiés – àsavoir, des médicaments sans principe actif ou sous-dosés, ou qui contiennentdes substances toxiques. Des poussières de peinture, de l’antigel, de la mortau rat ou du mercure ont ainsi été retrouvés dans des médicaments decontrefaçon. "On a déjà donné du glycol – du produit pour les batteries devoiture – pour traiter les dents qui percent chez les bébés", témoigneBernard Leroy.

Les risques pour la santé sont nombreux. L’ingestion de ces produits peutprovoquer des pathologies, des handicaps, voire la mort mais également "defortes résistances puisque il y a un faible dosage en principe actif. Etpendant ce temps, les malades ne prennent pas le traitement dont ils ont besoinet la maladie poursuit son cours", ajoute M. Leroy. En 2013, plus de 122000 enfants sont morts du paludisme en Afrique de l’Ouest faute d’avoir pris untraitement adéquat.

 

Un business plus lucratif quela drogue

Si onze chefsd’État d’Afrique de l’Ouest ont lancé en 2009 "l’appel de Cotonou" pourlutter contre ce trafic, les médicaments contrefaits continuent de circuler surle continent, ravitaillé par des conteneurs en provenance de Chineprincipalement. Les prix souvent trop élevés des médicaments et les ruptures destocks récurrentes dans les points de vente officiels contraignent les patientsà se tourner vers les marchés parallèles qui fleurissent sur Internet ou dansla rue.

Ce marché lucratif rapporterait, selon la Fondation Chirac, quelque 200milliards d’euros par an, pour un rendement 20 à 45 fois supérieur à celui dutrafic de drogue. Difficile alors d’endiguer ce fléau qui pullule notammentdans les rues de Lomé, capitale du Togo. Si la dernière opération d’envergure apermis de saisir cette année 9 tonnes de marchandise illégale, les revendeursde rue ne souffrent ni de rupture d’approvisionnement, ni du manque de clients.Sur le marché d’Akodessewa, surnommé la "deuxième pharmacie de Lomé",les produits coûtent jusqu’à trois fois moins chers que dans les pharmaciesofficielles.

"On nous interdit de vendre des médicaments dans la rue, mais lespharmaciens eux mêmes viennent les acheter chez nous", raconte unevendeuse à France 24. Les faux médicaments se retrouvent ainsi jusque dans lescabinets médicaux privés, qui se multiplient dans les quartiers pauvres etéchappent à tout contrôle.

Auteur: france24
Publié le: Lundi 14 Septembre 2015

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