Des attentats visant la population chrétienne, revendiqués la secte islamiste Boko Haram, se succèdent au Nigeria. Des hommes armés ont tué dix-sept personnes dans l'Etat d'Adamawale, au nord-est du pays, vendredi 6 janvier. La tuerie a eu lieu lors des funerailles des cinq personnes tuées jeudi lors d'une attaque contre une église.
Le commissariat de la ville de Potiskum a également été attaqué, vendredi. Cette ville est régulièrement la cible des islamistes. En tout, au moins 28 personnes ont été tuées depyis vendredi. "Ces attaques sont l'une des conséquences de la fin de notre ultimatum", a expliqué un porte-parole de la secte dans un communiqué.
Un état d'urgence dans toute la région du nord-est a été décrété ce week-end par le président nigérian, Goodluck Jonathan, alors qu'avait expiré l'ultimatum adressé par Boko Haram, qui a revendiqué une série d'explosions en début de semaine. La secte n'a en revanche pas revendiqué les deux attentats meurtriers qui ont suivi.
FORTE CONTESTATION
Lié à Al-Qaida, Boko Haram s'est vu attribuer des centaines de morts dans des attentats ces derniers mois, sur fond de violences religieuses et ethniques dans le Nord. Les autorités ont attribué au groupe la vague d'attaques contre des chrétiens et des militaires le jour de Noël.
Ces violences interviennent à un moment où le Nigeria est en proie à une forte contestation à la suite de l'annonce, dimanche, par le gouvernement de la fin des prix subventionnés des carburants – une mesure qui a entraîné une hausse en flèche des prix à la pompe, le litre d'essence passant dès lundi de 65 nairas (0,30 euro) à au moins 140 nairas (0,66 euro).
Plusieurs manifestations contre la hausse des prix de l'essence ont eu lieu depuis lundi, notamment à Lagos, Abuja et Kano, où elles ont été pour la plupart dispersées par la police, parfois violemment, à la matraque et aux gaz lacrymogènes, comme à Kano dans la nuit de mercredi à jeudi, selon des syndicats.
Le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique avec 160 millions d'habitants, à peu près autant de musulmans, majoritaires dans le Nord, que de chrétiens, plus nombreux dans le Sud. Des représentants chrétiens du Nord ont menacé de se défendre ou de répondre en cas de nouvelles attaques. Les évêques catholiques avaient demandé samedi au président Jonathan de faire appel à des experts étrangers pour combattre Boko Haram.
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