Libye, Algérie, Tunisie et Niger : L’ONG ADHA alerte sur la « situation alarmante » des migrants subsahariens »
La situation des migrants subsahariens dans les prisons libyennes, algériennes et tunisiennes est alarmante. L’Action pour les droits humains et l’amitié (ADHA), qui rapporte l’information, a exprimé sa profonde préoccupation. « Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) exprime sa profonde préoccupation face à la situation alarmante des migrants subsahariens dans les prisons libyennes, algériennes et tunisiennes, dont une centaine de sénégalais actuellement bloqués au Niger. Ces hommes, femmes et enfants, en quête d’un avenir meilleur, se retrouvent aujourd’hui dans des conditions de vie extrêmement préoccupantes, précaires et dangereuses », alerte l’ONG dans un communiqué parvenu à Seneweb.
Elle ajoute : « Depuis plusieurs années, la Libye, l’Algérie, la Tunisie et le Niger sont devenus des points de transit pour les migrants subsahariens cherchant à atteindre l’Europe. Cependant, la détérioration des conditions sécuritaires, les politiques migratoires restrictives, sous l’œil complice de certains pays de l’UE et le manque de réactions et de coordination des pays d’origine des migrants, ont conduit à une crise humanitaire sans précédent ».
Selon l’ADHA, dans leur politique migratoire durcie, le nombre de migrants interceptés en Tunisie est passé de 31 297 en 2022 à 69 963 en 2023. Et des centaines d’entre eux ont été chassés de Sfax et conduits par la police dans des zones désertiques aux frontières avec la Libye et l’Algérie, dans des conditions inhumaines et dégradantes.
En Algérie, signale-t-elle, près de 9 000 Africains noirs ont été expulsés et transférés de force par les forces de sécurité algériennes aux frontières du Niger, entre début janvier et début avril 2024. À cela s’ajoutent des milliers de migrants bloqués dans des camps de fortune surpeuplés, au Niger, exposés à des abus et à des conditions de vie inhumaines.
Face à cette situation, l’ONG exhorte le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, à envoyer des émissaires « le plus rapidement possible, afin de vérifier le nombre de migrants sénégalais détenus dans les prisons libyennes, les camps dans le désert du Niger, ainsi que dans les pays du Maghreb ». « Il urge d’aller au chevet de tous les Sénégalais expulsés d’Algérie et de Tunisie, bloqués depuis des semaines dans les camps de l’OIM à Arlit ou à Agadez au Niger, dans des conditions d’existence extrêmes. C’est un impérieux devoir que de venir au secours de ces citoyens sénégalais aspirant à un retour au pays natal, avant que l’irréparable ne se produise », lit-on dans les colonnes du texte.
Auteur: Cheikhou AIDARA
Publié le: Samedi 08 Juin 2024
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