Lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre Ousmane Sonko avait réitéré l’opportunité de créer une monnaie locale. Cette idée a été relancée par le Chef de l’État lors de son discours à la nation à l’occasion de la fin de l’année 2024. Selon Boubacar Camara, statisticien économiste, cette monnaie nationale s’appuiera sur la constitution de réserves d’or à partir du potentiel aurifère du Sénégal. Elle visera également à "garantir une transformation et une régulation du système bancaire, une bonne gestion des avoirs extérieurs, la participation dynamique du secteur privé, ainsi que l’adhésion des populations sensibles à l’argent".
Selon lui, la question qui se pose est : par où commencer et à quel niveau ? Dans son livre intitulé "Pour un Sénégal humainement développé", il propose de s’inspirer d’un panier de cinq monnaies.
Ce panier inclurait trois monnaies issues des pays africains les plus performants en matière de gestion monétaire : le Ghana, le Botswana et le Maroc. À ces trois monnaies s’ajouteraient celles de deux pays voisins, avec lesquels les économies sénégalaises sont étroitement liées : la Gambie et la Mauritanie.
"Si nous prenons ce panier de cinq monnaies et que nous faisons une moyenne, à la date de calcul, cela nous donne une équivalence de 1 dollar pour 24 'KHAS' (Khalissou Sénégal, l’argent du Sénégal en wolof). Ainsi, le niveau du taux de change se situerait entre ceux des pays africains les plus performants et ceux de nos voisins avec lesquels les économies sont interconnectées", explique M. Camara.
Il ajoute qu’"il existe plusieurs méthodes pour déterminer ce taux de change initial, mais les livres proposent des approches claires et compréhensibles par tous".
Yande Diop
Auteur: Yande Diop
Publié le: Dimanche 12 Janvier 2025
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