Le 30 septembre 2025, la BCEAO inaugurera la Plateforme Interopérable du Système de Paiement Instantané, une infrastructure régionale conçue pour connecter en temps réel banques, fintechs et opérateurs de monnaie mobile à l’échelle de l’UEMOA. Derrière cette avancée technologique, c’est une ambition économique et monétaire qui se dessine : fluidifier les échanges, abaisser les coûts de transaction et renforcer la souveraineté financière dans un espace où l’inclusion bancaire reste partielle.Avec un taux de bancarisation global autour de 20 % dans l’union, et une forte pénétration du mobile money dans des pays comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, l’interopérabilité devient un levier stratégique. Elle permettra de dépasser les silos entre prestataires et d’élargir l’accès à des services financiers plus efficaces, notamment pour les populations rurales et informelles.Mais ce chantier n’est pas exempt de défis. La fiabilité technologique, la cybersécurité et l’harmonisation réglementaire entre les huit pays membres restent des paramètres sensibles. Le pilotage en temps réel des flux suppose une architecture robuste, capable d’absorber les volumes croissants de transactions sans créer de points de friction ou de vulnérabilités.Par ailleurs, la réussite du système dépendra aussi de la gouvernance du projet. La neutralité de la plateforme vis-à-vis des différents acteurs, la transparence sur les frais et l’ouverture aux innovations locales seront déterminantes pour assurer l’adoption et la confiance.En filigrane, ce lancement marque une étape supplémentaire dans la quête d’autonomie monétaire au sein de l’UEMOA, en dotant la région d’outils techniques à la hauteur des ambitions d’intégration. Encore faut-il que l’infrastructure numérique suive le rythme des réalités économiques et sociales qu’elle entend transformer.
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