Présidentielle en Bissau: le principal opposant exclu d'une liste provisoire des candidatures validées
Le principal opposant en Guinée-Bissau, l'ex-Premier ministre Domingos Simoes Pereira, ne figure pas parmi les candidats autorisés à se présenter à l'élection présidentielle du 23 novembre, selon une liste provisoire incluant le chef de l'État sortant Umaro Sissoco Embalo et publiée lundi par la Cour suprême.
M. Pereira dirige la coalition d'opposition Pai-Terra Ranka qui regroupe une dizaine de formations politiques dont le PAIGC, parti historique ayant mené à l'indépendance de la Guinée-Bissau, dont il est également le chef.
Cette coalition, dont il est la tête de liste, avait fin septembre déjà été exclue des élections législatives, prévues en même temps que la présidentielle, par la même juridiction en raison notamment du dépôt tardif de son dossier.
"La coalition n'a aucune personnalité juridique. Elle n'est pas reconnue en tant que telle" par la Cour, a expliqué lundi à la presse le ministre des Affaires étrangères, également un responsable du PAIGC, Carlos Pinto Pereira.
Un recours introduit par Pai-Terra Ranka a été, selon lui, rejeté.
La Cour suprême a retenu une liste provisoire de 12 candidats pour le scrutin du 23 novembre, selon le communiqué publié lundi.
Sur 14 dossiers présentés, 12 ont été validés, dont ceux du président Embalo et d'un ancien président José Mario Vaz (2014-2019). Un candidat s'est désisté.
La liste définitive des candidats doit être publiée par la Cour suprême avant le 23 octobre.
M. Pereira était le 19 septembre revenu d'un exil de neuf mois pour se présenter à la présidentielle.
Cet adversaire de longue date du président Embalo - dont il a été le rival à la dernière présidentielle de 2019 lors d'une élection contestée - est poursuivi par la justice et était en exil car il disait craindre pour sa vie.
Le PAIGC avait largement remporté les dernières législatives de 2023, gagnant 54 sièges sur 102 à l'Assemblée et forçant le président Embalo à une cohabitation tendue.
M. Embalo avait dissous le Parlement acquis à l'opposition en décembre 2023, trois jours après des affrontements armés qu'il a présentés comme une tentative de coup d'État.
L'opposition emmenée par M. Pereira considère que le mandat de M. Embalo, investi le 27 février 2020 pour un mandat de cinq ans, a expiré.
Ancienne colonie portugaise d'Afrique de l'Ouest, la Guinée-Bissau a connu depuis son indépendance quatre putschs réussis (le dernier en 2012), 17 tentatives et une valse des gouvernements.
Commentaires (3)
Ils imitent tous notre Macky
Quelle horreur !
Effectivement, c est la jurisprudence Macky!
En afrique de l'ouest il y a des presidents despotiques , l'ex president macky sall l'avait fait en ecartant sonko , ouattara l'a fait en ecartant gbagbo et Thiam, maintenant c'est emballo qui ecarte son principal opposant .pauvre afrique .
Maintenant c'est la mode, exclure les adversaires dangereux aux élections
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