"Répression" en Angola: des ONG lancent un appel à Messi
Quatre ONG angolaises, dont une affiliée à l'Eglise catholique, ont demandé mardi à Lionel Messi et sa sélection argentine de ne pas venir jouer à Luanda en novembre après la mort de trente personnes dans des manifestations le mois dernier contre la hausse du prix du carburant.
La Fédération angolaise de football a annoncé à l'issue d'une visite de son président à Buenos Aires le 30 avril qu'un match face aux champions du monde avait été conclu pour célébrer le 50e anniversaire de l'indépendance du pays d'Afrique australe.
Si la Fédération argentine (AFA) a rapporté cette visite, elle n'a pour le moment pas confirmé la tenue de ce match.
Des pillages ont touché notamment Luanda les 28 et 29 juillet quand une grève des chauffeurs de taxi contre l'augmentation du prix des carburants a dégénéré dans ce géant pétrolier.
D'après la police angolaise, trente personnes, dont un de ses membres, sont mortes dans les violences que ces mêmes ONG ont dénoncé comme des "exécutions sommaires" de la part des forces de l'ordre.
"Cette grave crise sociale survient dans un contexte politique marqué par une répression systématique des citoyens exprimant des opinions critiques", accuse ce collectif d'ONG mené par la Commission Justice et Paix de la conférence épiscopale des évêques catholiques du pays, dans une lettre ouverte adressée à l'octuple Ballon d'Or et à la fédération argentine.
Dans les confrontations, plus de 270 personnes ont aussi été blessées et 1.500 arrêtés, toujours selon la police.
"Investir des millions de dollars dans un événement sportif quand des milliers de personnes souffrent de la faim, quand les hôpitaux s'effondrent et quand la répression s'accroît n'est pas une priorité légitime, c'est une insulte à la dignité humaine", apostrophent ces organisations qui appellent la "Pulga" à un "acte courageux, éthique et humanitaire" en demandant l'"annulation" de ce match.
Un tiers des 36 millions d'Angolais vivent sous le seuil de pauvreté, d'après la Banque mondiale.
Le MPLA, à la tête du pays depuis l'indépendance du Portugal en 1975, est confronté à une contestation alimentée par l'inflation galopante --environ 20%, selon le Fonds monétaire international (FMI) -- et un chômage persistant à près de 30%, d'après l'Institut national de statistiques (INE)
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